À vol d’oiseau, une cinquantaine de kilomètres séparent Megève de Morzine. Une plaisanterie pour n’importe quel pédaleur du dimanche, mais l’habitué de L’Étape du Tour aura très vite compris que le programme est autrement plus corsé. Même avec une distance a priori abordable de 146 km, les milliers de kilomètres parcourus à l’entraînement seront bien justifiés pour affronter les quatre ascensions au programme.
Il n’y aura qu’une vingtaine de kilomètres de plat environ pour souffler entre les ascensions menant au col des Aravis, puis au col de la Colombière, à enchainer avec la montée au col de la Ramaz et enfin au col de Joux Plane. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce tracé, conclu par une plongée sur la station de Morzine, a été concocté comme la scène de la grande finale alpestre du Tour 2016, à seulement 24 heures de l’arrivée finale à Paris.
Le défi de l’année pour les 15 000 cyclosportifs attendus sur l’étape se profile comme un pur condensé d’escalade sur deux roues, avec toutes ses variantes. Ils auront une quantité d’images et de souvenirs à mobiliser pour s’accrocher à leur objectif d’atteindre Morzine, où depuis 1975 les grimpeurs de toutes les générations ont brillé, de Van Impe à Andy Schleck en passant par Pantani et Virenque.
Les maillots vintage aux couleurs de la Colombie devraient aussi être de sortie en hommage à Lucho Herrera, vainqueur en compagnie d’Hinault en 1985, tandis qu’en 1988 Fabio Parra termina sur le podium du Tour grâce à son succès à Morzine. En 2012, Quintana y arrachait sur le Critérium du Dauphiné un de ses premiers bouquets de prestige. Alors, une devise à garder à l’esprit : « Joue-la comme Nairo… »