Les déclarations du président de l’Afit et l’examen des lettres-plafonds du gouvernement laissent présager le pire pour les subventions publiques liées au Plan Vélo.
Les investissements croissants dans les infrastructures cyclables depuis plusieurs années jouent un rôle essentiel dans l'accompagnement de la transition vers des modes de déplacement plus durables.
En favorisant la création et l'amélioration d'aménagements dédiés au vélo, ces financements contribuent directement à l'augmentation de la proportion d'utilisation du vélo dans les déplacements quotidiens.
Cette hausse de la part modale a des bénéfices notables :
Réduire ou supprimer ces financements mettrait en péril ces avancées, ralentissant ainsi une dynamique positive vers une mobilité plus respectueuse de l'environnement.
De plus, une partie des fonds alloués au Plan Vélo sert à subventionner l'achat de vélos pour les foyers modestes. Ces aides permettent de démocratiser l'accès au vélo, réduisant les inégalités face à la transition écologique.
Pour de nombreux ménages, le coût initial d’un vélo, notamment les vélos électriques, reste un frein. En retirant ces subventions, on risque de priver une partie de la population d’un mode de transport accessible, économique et bénéfique pour la santé.
Par conséquent, tout durcissement de la gestion des finances publiques qui viserait à réduire les fonds dédiés au Plan Vélo pourrait non seulement freiner le développement des infrastructures nécessaires, mais également empêcher une transition équitable vers des modes de transport durables pour tous les citoyens.
Actuellement, suite aux récentes déclarations et présentations de projet, la situation est bloquée.
Pire, en novembre 2023, un appel à projet avait été lancé doté de 125 millions d’euros d’aides. 400 communes et collectivités avaient répondu à cet appel. Cependant, elles pourraient finalement ne recevoir aucune aide de l'État pour leurs projets de développement des infrastructures cyclables.
Le secteur des transports reste le principal émetteur de gaz à effet de serre avec 34 % des émissions nationales. Et selon le dernier rapport de l’Observatoire Climat-énergie, une étude du CNAM publiée au printemps dernier montre que l’usage du vélo permet d’éviter 2000 décès par an, et que chaque kilomètre parcouru à vélo représente un euro de coût social évité, souligne la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB), qui appelle à un "sursaut parlementaire" lors de l’examen de la prochaine loi de finances.
Ce budget, sous pression, pourrait même entraîner une censure du gouvernement en place.
Pourtant, Michel Barnier, souvent décrit par les médias comme un fervent adepte du vélo, avait suscité des espoirs pour le secteur et ses utilisateurs lors de sa nomination.
Aujourd’hui, il est difficile de ne pas rejoindre la conclusion de la FUB : « Transition écologique, sécurité routière, santé : les investissements qui ne sont pas faits aujourd’hui pour le vélo coûteront le double demain. »
En tant que cyclistes, notre marge de manœuvre est malheureusement limitée à ce stade. La sensibilisation au sujet devra donc repartir de zéro si le budget actuel est voté.
Alors que l'industrie du cycle est dans le dur, faisant déjà face à son manque de lucidité quand à sa vision de l'engouement pour le vélo. La place du déplacement doux en France attendra d'avoir épongé la dette de la politique du "quoi qu'il en coute" liée à la période COVID.