Ces dernières années, le cyclisme se développe au-delà du vieux continent. Des Amériques, en passant par l'Océanie, l'Asie et l'Afrique, le développement du cyclisme dans ces continents donne un nouveau visage au cyclisme. L'Europe a un long passé, de grands champions, des cols et courses de légende. Dans le nouveau monde, et au pays du soleil levant, s'imaginent et se développent de nouveaux évènements professionnels et "du cyclisme pour tous" à l'image de nos cyclosportives.
Focus sur la Taiwan KOM Challenge, considérée comme la plus difficile de son genre dans le monde et ses 5 représentants français dont 4 Elites :
et 2 non-professionnels
Thomas Lebas termine son année avec l'équipe Anchor Bridgestone. L'aixois court et s'épanoui depuis 5 ans avec l'équipe asiatique et il est reconnu dans le paysage cycliste d'Asie. (4e en 2016, 6e en 2015 de la Taiwan KOM). Guillaume Gaboriaud (Occitane Cyclisme Formation, club DN1 en France) court avec l'équipe Nanpao Cycling Team et a également couru avec une continentale taiwanaise (RTS Monton Cycling team). (20e de la Taiwan KOM 2016).
La fédération Taïwanaise de Cyclisme, le bureau du tourisme et les villes collaborent à l'organisation du Taiwan Cycling Festival pour la promotion du Tourisme et du cyclisme local. En effet, l'île a investi dans son infrastructure routière et totalise plus de 5000 km de voies cyclables aménagées et des routes proprement parfaites pour rouler.
Photo velopaper-©daebong kim
Le festival se déroule d'octobre à novembre et propose plusieurs évènements dont la Taiwan KOM Challenge la plus notable de toute. Compte tenu des conditions météos improbables et parfois dangereuses (Typhon) sous l'équateur de Taipei, il est difficile d'organiser tout au long de l'année des évènements cyclistes. La saison d'hiver est la plus propice.
C'est en 2012 que le concept de la Taiwan KOM fut lancé. Aujourd'hui, la 5ème édition a attiré une pléthore de cyclistes professionnels et d'amateurs. 386 participants, venant de 25 nations, avec un top 5 pour le Japon, la Corée, les USA, Hong-Kong et l'Australie. Les taïwanais sont naturellement en tête de liste. Les français se sont retrouvé au départ et l’’on peut être fière de leur représentation.
Une course unique et reconnue comme la plus difficile au monde
Le parcours de 105 kilomètres démarre du comté de Hualien, à partir du niveau de la mer, puis grimpe de 87 km par les fameuses Gorges de Taroko (à couper le souffle) à un pic 3275 mètres du Mont-Wuling, le point culminant Taiwan accessible par la route publique.
"Le final était vraiment dur, et le niveau très relevé avec quasiment que des professionnels aux 1eres positions. C'était sympa de tester ses limites sur ce genre d'ascension très spécifique. La vue lors de la montée, puis particulièrement au sommet, était magnifique ! Il est possible que je revienne l'année prochaine si j'en ai l'opportunité" nous décrit Guillaume Gaboriaud.
Le Français Damien MONIER, précédent vainqueur de la KOM, a laissé sa couronne à l'excentrique Espagnol Oscar Pujol. A la 4ème place nous retrouvons le Français Thomas LEBAS (6ème en 2015) qui court pour l'équipe ANCHOR BRIDGESTONE. Du côté des femmes, c'est la médaillée Olympique Emma Pooley qui décroche la couronne.
"Comme l’année passée, le moment clef de la course a été les 5 minutes qui ont suivi la descente à 15Km de l’arrivée. A ce moment-là , tout le monde est à fond et les écarts se font assez rapidement. La fin est tellement pentue que chacun garde plus ou moins sa position jusqu’à l’arrivée . Nous étions encore 4 en quelques secondes à 1,5Km de l’arrivée. La décision finale pour la victoire et le podium s’est donc jouée dans les tout derniers mètres . Ce qui a rendu la course encore plus passionnante" nous révélait Thomas.
Si les élites sont efficaces, il en est de même pour les non-professionnels. En 2015, Nicolas Raybaud se révélait être le premier amateur de la KOM avec un temps de 3h45. Cette année 2016, il renoue avec le podium chez les 30 ans.
" C'est ma seconde participation à la Taiwan KOM. C'est sans aucun doute la course la plus difficile d'un jour que je connaisse à ce jour. J'adore la montagne et les ascensions. La taiwan KOM ne pardonne aucune défaillance et cette année, la chaleur et l'intensité de course étaient usantes. Il y a peu de répit, la fatigue et la pente s'agrandissent au fil du parcours. Il faut être courageux et persévérant pour terminer. C'est la synthèse d'une belle saison cycliste" Nicolas Raybaud.
© Taiwan cycling federation
Le montant total des prix pour le Taiwan KOM Challenge est NT 2,41 millions $ Taïwanais, avec NT 1 million $ pour le vainqueur de l'épreuve masculine et NT 200 000 $ au gagnant de l'épreuve féminine. Les récompenses sont alléchantes et naturellement attirent la foule.
"Il ne faut pas se mentir , la grille de prix finit de décider les coureurs ! Si on peut rajouter une prime qui paye les frais de voyage voir gagner un peu d’argent en plus, c’est toujours bon à prendre ! " se confie Thomas Lebas.
Il y a un point d'honneur au règlement, pour l'esprit du cyclisme pour tous distinguant un classement scratch et un classement amateurs par catégorie d'âge afin de faire briller les non-professionnels.
Pourquoi la Taiwan KOM est un challenge unique ?
"J'ai découvert la Taiwan KOM sur les réseaux sociaux. Je suis pour un semestre d'étude d'ingénieur à la National Taïwan University à Taipei. Compte tenu du niveau très relevé et d'une superbe première expérience sur une telle course, je suis satisfait". Guillaume Gaboriaud.
© Taiwan cycling Federation
Le plateau de coureurs est de plus en plus relevé, et les temps d’ascension ne cessent de descendre. Décrocher la couronne n'est pas si facile. Pour les 50 premiers coureurs cela ressemble désormais plus à une course classique UCI qu’à une cyclosportive. Nous sommes plus dans le virtuel d'un Strava, et le KOM vaut son pesant d'or.
"Je pense que tout est réuni pour attirer les professionnels sur la Taiwan Kom challenge : 80Km de montée , 3275 m d’altitude , c’est un beau défi à relever déjà !! Il n’y a que très peu de courses réservées uniquement aux grimpeurs dans la saison . La date de la course : c’est toujours agréable de finir sa saison dans un contexte dépaysant en Asie, sur une course avec une bonne ambiance sans trop de pression, c’est un peu la récompense de fin de saison." Thomas Lebas
"Le cyclisme Asiatique est moins stéréotypé que les courses classiques en Europe . Il y a plus d’incertitudes, dues notamment à la diversité et la difficulté des parcours proposé . Les courses sont bien organisées , souvent suivies par un public très nombreux et le niveau global du cyclisme asiatique ne cesse de monter depuis 5 ans.
Quand je vois parfois la tournure que prend le cyclisme en Europe (de moins en moins d’équipe, difficulté financière et logistique pour les organisations d’épreuves) je me dis que l’avenir du cyclisme est peut-être en Asie …" Thomas Lebas.
© VeloPaper Daebong Kim
"A la fin de mon semestre, je vais revenir courir en France pour L'Occitane en 2017. Il est probable que je revienne en Asie par période pour des courses. J'ai maintenant plusieurs contact avec des équipes locales amateurs et continentales. Il me plairait de revenir courir ici dans le futur, il y a de très belles organisations de course." Guillaume Gaboriaud.
"Il y a un esprit du cyclisme différent à Taiwan. Ce continent n'a pas d'histoire dans ce sport. Cette discipline est développement, construit son image et ses coutumes. Je retournerai à Taiwan mais également en Asie découvrir d'autre pays comme la Mongolie. Il y a tant de chose à voir. L'infrastructure est parfaite pour rouler et une dynamique que j'aime " Nicolas Raybaud.
Avec de telles prestations et ce haut-niveau, Taiwan pourrait avoir l'idée de transformer la KOM en épreuve UCI, mais cela n'est pas encore dans leurs projets. L'Asie est-elle le futur eldorado des professionnels ? Probablement que oui. Ce continent ouvre des nouvelles épreuves attractives pour faire vivre le vélo tout au long de l'année. La Taiwan KOM Challenge innove par son format et ses prestations.
Elle rassemblera certainement les meilleurs grimpeurs des grands tours, à l'image d'Omar Fraile (2 fois maillots du meilleur grimpeur de la Vuelta) qui revenait pour une deuxième fois sur la Taiwan KOM. Que vous soyez amateurs ou Elite, c’est une course qui ne vous fait pas mentir. Il faut être en forme pour prétendre à être le roi de la montagne et franchir la ligne d’arrivée à l’image d’Oscar Pujol en manque d’oxygène à l’arrivée. L’effort est immense.
© BikeTo
A propos de Kinomap :
Kinomap est une start-up française qui est devenu l’hébergeur de la plus grande plateforme mondiale de partage de vidéos entièrement géolocalisées. Cette plateforme permet aux utilisateurs de rejouer leurs vidéos avec une carte interactive et des données appréciées par les utilisateurs comme la vitesse instante ou la pente. Une bonne partie de ce contenu est mis à disposition d’applications de training indoor, immersives et interactives.
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