Avec 1’12’’ d’avance sur Nairo Quintana au départ de la dernière étape, Chris Froome a enfourché sans angoisse son vélo pour achever son deuxième Tour de France victorieux, après son succès sur la 100ème édition en 2013. Solide sur toute la première semaine de course, particulièrement dominateur sur l’étape pyrénéenne de la Pierre-Saint-Martin, puis gestionnaire éclairé et bien entouré lors de la séquence alpestre du Tour où il a cédé un peu de terrain à son rival colombien, le leader de l’équipe Sky devient à 30 ans l’unique double-vainqueur britannique du Tour, avec la satisfaction supplémentaire de s’imposer au classement des meilleurs grimpeurs.
Le suspense étant également étouffé par la régularité au long cours de Peter Sagan pour aller chercher son quatrième maillot vert, l’incertitude concernait le vainqueur de l’étape de prestige des Champ-Elysées. Après la finale des grimpeurs à l’Alpe d’Huez, les spectateurs et téléspectateurs ont pu assister à la finale des sprinteurs, pour laquelle les protagonistes étaient déjà identifiés. Mais ni Alexander Kristoff, ni John Degenkolb, ni Bryan Coquard, ni Michael Matthews n’ont pu remettre en question la domination d’André Greipel sur les arrivées massives du Tour 2015. Le sprinteur allemand s’impose pour la 4ème fois cette année, la 10ème étape de sa carrière au total… la plus belle.
Il reste 160 coureurs pour prendre part à la dernière étape du Tour 2015. Sous la pluie, le peloton s’élance à un rythme très modéré, le programme étant essentiellement consacré dans un premier temps à la dégustation de champagne, aux photos et aux bavardages. Après avoir évalué les conditions climatiques, le jury des commissaires a pris la décision de relever les temps de cette dernière étape au premier passage sur la ligne d’arrivée, soit au km 41. L’annonce ne trouble pas la progression particulièrement tranquille du peloton jusqu’à son entrée dans Paris, puis sur les Champs-Elysées.
Les tentatives d’échappées se dessinent à la mi-parcours, avec une attaque de Sylvain Chavanel, qui passe huit kilomètres en tête avant de réintégrer le peloton. Un trio en sort immédiatement après (km 65), mais Oliveira, Van Bilsen et Vachon bénéficient d’une liberté très relative, avec 32’’ d’avance à 20 km de l’arrivée. Ils sont momentanément rejoints par Rohan Dennis, dont l’apport ne se révèle pas décisif puisque le peloton fond sur eux à 5 km de l’arrivée.
Le sprint se prépare alors avec les équipes Lotto-Soudal et Giant-Alpecin en pointe. En rentrant dans la dernière ligne droite, Alexander Kristoff place une accélération qui semble percutante. Pas assez pour maîtriser la puissance du Gorille de Rostock, qui dépasse son rival norvégien et contrôle en même temps le retour de Bryan Coquard.