Tour de France Femmes 2025 : montée en puissance au sommet de la Madeleine

Introduction : la confirmation d’un géant

Le Tour de France Femmes avec Zwift, pour sa quatrième édition, affirme son ambition et s’impose comme l’épreuve référence du cyclisme féminin. En 2025, les chiffres parlent d’eux-mêmes :

1165 km en neuf étapes, un dénivelé positif total de 17 240 m, et un final dans les Alpes, sur les pentes de la Madeleine.

Une progression linéaire dans la difficulté, la stratégie et le rayonnement médiatique. C’est une édition 100 % française, marquée par un Grand Départ breton, une traversée du pays et une apothéose en Haute-Savoie. L’ADN même du cyclisme hexagonal.

La Bretagne : berceau, symbole et détonateur

Démarrer à Vannes, c’est ouvrir une nouvelle époque avec une région cycliste par essence. La première étape vers Plumelec ressuscite la côte de Cadoudal (1,7 km à 6,2 %), juge de paix mythique du prologue de 1985 où Bernard Hinault prit le maillot jaune. Trois ascensions de ce mur en font une mise en jambes explosive pour puncheuses.

La deuxième journée, entre Brest et Quimper, plonge dans les routes vallonnées du Finistère avec l’ascension du Menez Quelerc’h (3 km à 6,2 %) et une boucle finale usante. C’est là, au sommet du Stang Bihan, que se jouera probablement un sprint entre grimpeuses résistantes.

Enfin, l’étape entre La Gacilly et Angers devrait offrir un terrain pour sprinteuses avec ses routes champêtres sans difficulté majeure. Mais attention au placement dans le final.

Début de la diagonale : du Val de Loire au Massif central

Avec Saumur > Poitiers, on retrouve une configuration pour baroudeuses ou sprinteuses, selon la dynamique déclenchée. Les cinq derniers km, identiques à l’arrivée du Tour 2020, sont en faux plat montant : de quoi trier les plus explosives.

Puis vient l’étape la plus longue : Chasseneuil-du-Poitou > Guéret (166 km), traversant les routes usantes de la Creuse. La côte du Maupuy (2,8 km à 5,4 %) pourrait servir de tremplin à une échappée. L’irrégularité du terrain laisse entrevoir une grande journée pour les audacieuses.

La montagne s’annonce vraiment à Clermont-Ferrand > Ambert. Le col du Béal (10,2 km à 5,6 %), puis ceux de Chansert et Valcivières s’enchaînent dans un décor volcanique. C’est la première étape de haute montagne, là où les favorites devront commencer à se découvrir.

Les Alpes, juge final : Madeleine et Joux Plane

Bourg-en-Bresse > Chambéry ouvre la voie alpine. Une étape accidentée où le col du Granier (8,9 km à 5,4 %) en point d’orgue peut créer une première sélection. Descente rapide et technique vers Chambéry.

Mais tout se joue le 2 août entre Chambéry et Saint-François Longchamp. Cette étape reine propose le col de Plainpalais (13,2 km à 6,3 %), celui du Frêne et surtout la Madeleine (18,6 km à 8,1 %, revêtement rugueux) : sommet du Tour.

Enfin, Praz-sur-Arly > Châtel : la dernière bataille. Trois cols (Arâches, Joux Plane, Corbier), avant une ascension finale cassante vers Pré la Joux. Idéal pour un retournement de situation.

Protagonistes : têtes d’affiche et outsiders

On attend une nouvelle fois Katarzyna Niewiadoma, tenante du titre, redoutable en altitude. Demi Vollering voudra sa revanche, après sa chute en 2024. Marianne Vos, sprinteuse inusable, visera les points.

Côté français, tous les regards se tournent vers Cédrine Kerbaol, première tricolore à gagner une étape (2024), et Marie Le Net. La possible participation de Pauline Ferrand-Prévot ajouterait un poids médiatique et technique non négligeable.

Chiffres et data : vers un Tour extrêmement complet

• 1165 km, plus longue distance jamais parcourue
• 17 240 m de D+ total : record battu
• Typologie : 2 étapes plates, 2 moyenne montagne, 2 haute montagne, 3 accidentées
• 15 départements traversés, 4 régions
• Cols-clés : Madeleine (toit du Tour), Joux Plane, Corbier, Béal

Une montée en puissance nette par rapport à 2022 ou 2023, où les équilibres étaient encore à l’état d’expérimentation.

Maturité sportive et sociétale : plus qu’une course

Avec une dotation à 250 000 €, une couverture médiatique en pleine croissance, et l’implication d’équipes phares (FDJ-Suez, Arkea-B&B Hotels Women), le Tour de France Femmes devient incontournable.

C’est aussi une vitrine de la féminisation du sport, de l’amélioration des conditions et de la visibilité des athlètes. Et, à l’image du Grand Départ à Vannes ou de l’arrivée à Châtel, une fête populaire liée aux territoires.

Conclusion : une édition charnière vers l’avenir

Avec une difficulté croissante, un plateau relevé et des étapes à rebondissements, le Tour de France Femmes 2025 promet un spectacle total. La montagne sera juge, mais la régularité dès la Bretagne fera la différence. Le Tour est en train de gagner ses lettres de noblesse. Vivement juillet.