Fabrication d’une chaussure de vélo chez Gaerne

Nous voici donc en Italie, l’un des pôles mondial de la fabrication de chaussures. Nous avons pu visiter l’usine d’une marque familiale qui a plus de 50 ans : Gaerne.

A lire : Gaerne : Chausseur Italien depuis 50 ans !

Design et conception d’une chaussure de vélo

L’une des premières étapes consiste à dessiner la chaussure. C’est ici le travail d’un graphiste/designer. Celui-ci va imaginer les différents designs possibles, les courbes, les formes et le placement des éléments, le tout soumis à des contraintes données par le fabricant.

Ce design va ensuite être conformé/retranscrit aux plans sur informatique afin que la chaussure soit conçue au millimètre. Ce plan va définir le processus d’impression et de découpe sur les matières premières qui composeront principalement la chaussure. 

Tout se base sur des rouleaux de matière synthétique (proche du cuir en apparence) qui vont être découpés dans une machine en rectangle dans la couleur principale souhaitée. Ici des rouleaux orange ou blancs pour exemple.

Ces plaques une fois découpées seront envoyés dans une usine (sous-traitant Italien) qui va imprimer le motif préparé sur les rectangles (impression, presse, motifs, trous pour ventilation, …). La principale composante de la tige de la chaussure est alors prête, elle peut être découpée très précisément au laser. Les plaques ainsi préparées et découpées reviendront dans cette usine d'assemblage.

Assemblage de la tige de la chaussure

Si à première vue une chaussure peut paraître simple, ce sont en effet une multitude de pièces qu’il faut assembler  (Voir notre photo de couverture). Tout peut alors partir sur les chaines de couture, de collage et d’assemblage pour construire la tige. Les coutures sont faites à la main, à l’aide de machines, par des couturières avec une expérience importante. Ici l’une d’elle fait des chaussures depuis 35 années.

Dossier : La composition d'une chaussure de vélo

On assemble les quartiers internes (en mesh par exemple) avec les quartiers externes (en matière synthétique), on relie la languette, les bases des serrages velcro ou boucles (molettes) micrométriques, ...

Une fois la tige cousue, on vient coudre la talon en plastique ou carbone pour le haut de gamme. Le montage des systèmes de serrage se fait sur la tige durant le processus d’assemblage. Ici on voit une ouvrière qui va monter à la main le système de serrage BOA IP1.

Dossier : Chaussure de vélo : Zoom sur le système de serrage BOA

Une fois l'ensemble de ce processus réalisé, on obtient une tige avec son talon et son système de serrage.

Mise en forme et assemblage avec la semelle interne

Les fabricants de chaussures de vélo disposent de moules de pieds. Ce sont en général des moules types pour la femme et l’homme (plus fort coup de pied). En fonction des partenariats que met en place la marque avec les athlètes, ils sont à même de concevoir un moule spécifique pour l’athlète qu’elle sponsorise afin de lui faire une chaussure plus adaptée.

Pour les prochaines étapes de moulage de la forme de la tige à la forme du pied en différentes tailles, le constructeur va intégrer le moule du pied à l’intérieur de la tige de la chaussure assemblée avec une semelle interne en dessous sur laquelle seront collés les retours de la tige.

Les processus qui arrivent voient l’utilisation de la chaleur pour chauffer la matière synthétique et la colle afin de travailler ceux-ci dans des conditions optimales et plus malléables. On entame ici la processus d'une longue chaine de travail ou travail à la main et industrialisation cohabitent.

A l’aide d’une machine on va recourber la tige au niveau de l’empeigne du pied (le devant de la chaussure). Une fois le moule intégré à la chaussure on la place dans une machine qui va étirer la matière, la recourber et la coller.

On finalise le collage de la tige sous la voute du pied, toujours en chauffant, étirant la matière synthétique de la tige, puis on la recourbe sur la semelle interne en mettant de la colle et une forte pression. Notez que toutes ces opérations durent quelques secondes. Tout est fait par un opérateur qui pilote à chaque étape une machines avec des programmes précis en fonctions du modèle de chaussure. Chaque étape voit donc une validation humaine, il n’y a pas d’automatisation complète, seules des machines qui assistent industriellement le processus.

Toutes ces recourbures de matières forment des plis qu’il va falloir poncer pour rendre le dessous de la chaussure plane et très propre pour venir y encoller la semelle externe.

Assemblage avec la semelle externe

On peut désormais, après avoir finement poncé et appliqué une couche de colle, venir apposer la semelle externe. Notez que nous avons avancé dans la chaine de production et que la chaussure n’est pas le même modèle. Mais la chaine reste identique pour le procédé.

Le dessous de la chaussure est maintenue chaude, tenant la colle liquide, le technicien appose manuellement/judicieusement la semelle, puis il la place sous une presse durant quelques secondes.

Dossier : Chaussures de vélo route : La semelle extérieure

Le technicien va ensuite pouvoir sortir le moule de la chaussure.

Les chaussures sont prêtes pour être nettoyés (on enlève les excès de colle qui peuvent couler), stickés et emballés.

Merci à toute l'équipe Gaerne pour son accueil si chaleureux.

Lire notre fiche pratique : Choisir une paire de chaussures de vélo