Cryothérapie et cyclisme : Un potentiel de performance pour votre corps !
Depuis plusieurs mois, on parle de cryothérapie pour optimiser la récupération des champions. Mais quelle est son utilité pour le cyclisme ?
Sous forme d'immersion dans de l'eau froide ou dans une chambre de cryothérapie sèche, on sait aujourd'hui que les bénéfices sur la performance sont importants.
Au frigo
Comment fonctionne la cryothérapie "corps complet" ?
Le sportif se présente en maillot de bain mais avec des gants, chaussettes, bonnet et masque de protection dans une pièce réfrigérée de -60°c à -110°c. On se présente à la froidure pendant 3', le temps que la température corporelle baisse aux alentours de 20°c. Malgré tout, la température centrale (le cerveau et les organes comme le coeur, les poumons et le système digestif) reste stable.
Pour maintenir cette température centrale, la peau doit faire office d'isolant rapidement : les vaisseaux sanguins limitent le passage du sang pour ne pas perdre de chaleur avec l'air extérieur. Il s'agit du phénomène de vasoconstriction. Ce phénomène génére un accélération de la circulation sanguine au même titre que la petite séance de home-trainer visant à nettoyer les muscles fatigués.
Comment fonctionne le bain froid ?
Toujours en maillot de bain, le sportif s'immerge dans un bain d'eau froide (10°c environ) pendant 10'. Cette méthode de récupération est de loin la moins agréable. Encore une fois, la température de la peau va baisser rapidement et accélérer la circulation sanguine qui draine les déchets musculaires vers les organes filtres que sont le foie et les reins. L'effet du froid sur la circulation sanguine est connue mais d'autres aspects entrent en jeu !
Aspect récupérateur du froid
Une inflammation est une réaction de protection et de combat de l'organisme fâce à un virus, une bactérie mais aussi, par exemple, une dégradation des cellules musculaires. Suite à une sortie trés longue, à une séance intense de PMA, certaines sections de nos muscles sont abimés générant des courbatures par exemple. Cela n'a rien d'exceptionnel, il s'agit du cycle naturel de la vie d'une cellule de notre corps. Les coups de pédales accélèrent un peu la fin de vie de fibres musculaires "agées".
La mise au froid agit sur le cerveau pour :
- limiter le processus inflammatoire pour la libération de molécules (cytokines anti-inflammatoires) spécifiques
- augmenter la libération d'endorphines,
- augmenter l'effet analgésique (anti-douleurs).
Plus clairement, les effets de la fatigue et des dommages musculaires (courbatures) sont dissipés plus rapidement avec une exposition au froid.
En pratique, comment utiliser le froid ?
L'idée n'est pas de se congeler après chaque séance d'entrainement. Il faut définir des séances ou des périodes qui engendrent une fatigue importante et d'optimiser la récupération.
Par exemple :
- les séances de côte fractionnées,
- les critériums sur des circuits courts, avec de nombreuses relances nerveuses,
- les cyclo-cross, c'est de saison,
- au retour de vacances à bicyclette ou d'un stage de club,
- avant la course majeure de votre saison !
Utiliser la technologie de la cryothérapie à -110°c (ou cryothérapie corps entier) n'est pas forcément accessible à tout le monde. L'INSEP (Institut National du Sport, de l'Expertise et de la Performance) à Paris a été la première structure à être équipée. Aujourd'hui, on peut trouver dans certaines grandes villes des centres privés de cryothérapie corps complet.
En effet, au-delà de l'optimisation de la récupération, on sait aujourd'hui que le froid extrême a un effet curatif sur les problèmes de rhumatismes entre autre. Paris, Rennes, Bordeaux ou Nice, le déplacement peut valoir le coup lorsqu'on s'investit beaucoup dans sa préparation en vue d'une compétition.
Utiliser le bain froid est, par contre, plus facile d'accès. Il existe des système de refroidissement de l'eau contrôlé mais on voit souvent à la télévision, des sportifs plongés dans de grandes poubelles remplies d'eau et de glace.
Pour ma part, l'hiver, je n'hésite pas à tremper mes mollets dans la piscine de ma résidence. Il est également aisé de remplir sa baignoire d'eau froide et d'y ajouter un peu de glace pour obtenir une température proche de 10°c.
L'alimentation, le sommeil sont des piliers de la récupération du sportif. L'utilisation du froid est un pilier supplémentaire de manière très sophistiquée par la cryothérapie à -110°c ou de manière plus artisanale avec les bains d'eau froide. J'invite les cyclistes à essayer de raffraichir leurs "gambettes" après une belle sortie, ils pourront juger du confort obtenu.
>> Dossier : 3 outils dédiés au cycliste pour une meilleure récupération
Crédits photos : INSEP et Frédéric Hurlin Azurperformance