Des séances longues à vélo, oui, mais à bonne dose !
Avec l’arrivée du printemps le cycliste a tendance à rallonger le kilométrage des sorties pour développer l’endurance. Attention néanmoins à ne pas abuser au risque de provoquer des troubles fonctionnels.
Bien qu’essentielles car présentant d’indéniables avantages, les séances longues ne doivent pourtant pas être banalisées. Elles engendrent en effet de profondes perturbations fonctionnelles, lesquelles peuvent se révéler très fâcheuses en préparation d’une cyclosportive si elles sont répétées trop fréquemment.
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Parmi les troubles fonctionnels qui peuvent apparaître suite à la répétition de séances longues, l’augmentation des pertes martiales (de fer) en est la parfaite illustration. Le cyclisme n’a pas les contraintes mécaniques que la course à pied (laquelle implique de multiples chocs de la foulée au sol). Les pertes martiales dues à l’hémolyse mécanique sont donc absentes.
Par contre, l’hémolyse vasculaire est bien présente. Lorsque l’intensité de l’exercice est élevé, le débit sanguin augmente, parfois fortement. Les globules rouges circulent donc rapidement dans les vaisseaux et dans les plus petits d’entre-eux, les capillaires, ils viennent ‘’se frapper’’ contre leur paroi, provoquant alors leur destruction et entraînant une augmentation des pertes martiales.
Si les longues sorties sont trop fréquentes et si dans le même temps les apports nutritionnels ne couvrent pas les besoins (en fer, en antioxydants et en acides gras oméga-3 notamment), un déséquilibre dans la balance entre la formation et la destruction des globules rouges apparaît, pouvant conduire à de réelles anémies. Alterner les sorties longues et celles plus courtes est donc à indispensables.
Ne négligez pas votre corps de cycliste
Les sorties longues ne sont pas également sans conséquence sur un organe qui à première vue n’est pas concerné par l’exercice : les intestins !
Pendant l’effort, une partie du débit sanguin est détournée des viscères au profit des muscles squelettiques. Or, cette ischémie, lorsqu’elle est longue et répétée, altère la muqueuse intestinale (qui contrairement à la plupart des autres tissus de notre organisme ne s’adapte pas à l’exercice régulier).
Une muqueuse fragilisée devient poreuse, elle ne joue donc plus son rôle de filtre, expliquant en particulier les nombreux troubles intestinaux dont souffrent certains cyclistes (ballonnements, diarrhées, etc). Il est donc fortement conseillé, afin de protéger les intestins, de ne pas oublier négliger l’hydratation pendant les séances.
Les protéines, contrairement aux glucides et aux lipides, contribuent faiblement aux besoins énergétiques de base (5 % environ). Au-delà de leur implication dans la préservation de l’intégrité de la muqueuse intestinale comme principal substrat de l’entérocyte (via la glutamine), les protéines sont les principaux aliments des globules blancs, les précurseurs des neurotransmetteurs qui contrôlent l’humeur, la motivation, etc.
A l’exercice, spécialement si les réserves en glycogène sont faibles, la part des protéines dans la fourniture énergétique peut atteindre jusqu’à 15 %. N’étant théoriquement pas dévolue aux besoins énergétiques, l’oxydation des protéines peut entraîner de nombreux troubles fonctionnelles :
- hyperméabilité de la muqueuse intestinale,
- faiblesse immunitaire,
- fatigue centrale,
- etc...
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