Le VTT complémentaire du vélo de route
Les différentes formes de pratiques du VTT peuvent apporter des gains non négligeables aux cyclistes routiers. Sur le plan technique et physiologique, nous avons tout à gagner à mettre les crampons dans les chemins.
Une pratique à part entière
Cross-country (XC), descente (DH) ou enduro, le côté fun et nature séduit chaque année de plus en plus de pratiquants et malheureusement, il me semble que trop peu de routiers basculent temporairement ou définitivement en VTT.
>> Dossier : Les différents types de VTT
Les coursiers seront peut-être attirés par le XC (Cross-country), trés proche du cyclo-cross mais dont la technique de pilotage prend une part plus importante. Singles, descentes, pierriés sont souvent au programme et demandent dextérité au pratiquant fraichement débarqué des routes goudronnées.
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Un pédalage à large spectre
Le vététiste est probablement beaucoup plus doué d'adaptation dans son approche du vélo que le routier, et à raison. Les chemins empruntés en off-road proposent toutes sortes d'obstacles et pentes que les routes n'ont pas.
Les demandes de relance imposent une rapide prise de décision quant aux développements à utiliser sous peine de devoir déchausser voire de chuter. Les 24 à 30 vitesses disponibles sont très souvent utilisées contre seulement 8 à 10 sur route.
Le cerveau intégrent les différentes cadences nécessaires pour un maximum d'efficacité. Celui-ci intervient de différentes manières :
- intégration de la variation de la cadence de pédalage fâce à un obstacle,
- création des ordres de contractions vers les muscles actifs,
- coordination des différents muscles (co-contraction),
- création d'ordres de relachements de certains muscles qui pourraient troubler le pédalage.
Notre cerveau intégre de nouveaux patterns moteurs, de nouvelles manières de pédaler qui deviennent de vrais réflexes !
Tout est dans la cadence de pédalage
Il est rare de pédaler volontairement sur route à des cadences de l'ordre de 30 rpm ou au-delà de 110 rpm. Certains exercices spécifiques nous font fleurter avec ces extrêmes mais de manières trop épisodiques pour obtenir une réelle adaptation de l'organisme.
La pratique du vtt les demande de façon plus fréquente :
- hyper vélocité en bosse longue avec un grip faible,
- hyper force sur des sections techniques pour des franchissements répétés.
A force de kilomètres parcourus, un routier développe des qualités qu'il transpose sans soucis sur la route.
De la physio aussi
Il est à noter que le cycliste routier construit sa pratique et son efficacité sur une cadence de pédalage "de confort" régulière. Cette cadence de confort repose sur une facilité sur le plan musculaire (peu de perte de force) et cardio-vasculaire (fréquence respiratoire et cardiaque sous contrôle).
Certains routiers sont déroutés par l'élévation de leur respiration dans les bosses grimpées en moulinant à vtt car ils ont probablement l'habitude d'emmener "gros" et limitent ainsi l'essoufflement (au détriment du musculaire).
Une préparation mixte route-chemin peut avoir un impact intéressant sur la capacité à supporter des fréquences cardiaques élevées et des pics d'acidité musculaires. Ainsi, la réponse physiologique dans une situation de course en ligne nerveuse est meilleure. Les crossers sont de loin les mieux armés pour débuter la saison sur route alors qu'il faut quelques semaines et courses aux autres compétiteurs pour trouver pleinement leurs moyens.
>> Dossier : Améliorer son endurance en VTT
De la musculation déguisée
Même si la caricature du vététiste passe par le pédalage dans la semoule, il faut garder à l'esprit que le travail musculaire est intense. Nombreux sont les muscles stabilisateurs des articulations a être choqués par les chemins chaotiques.
Les abdominaux profonds donnant un certain équilibre sont sollicités car les dévers et franchissement demandent un investissement supérieur du haut du corps. Le seul moyen de développer cette musculature passe par du travail de gainage bien moins ludique.
Concernant les muscles du train inférieur, par la position plus redressée sur la monture, on remarquera une sollicitation plus marquée des fessiers mais aussi de certaines zones du quadriceps. Dans la même idée, seul un travail de musculation spécifique sous forme de squat et fentes aura le même effet.
>> Dossier : Quelles séances pour progresser en VTT ?
Le routier a tout intérêt à s'ouvrir à la pratique VTT s'il n'a pas la possibilité ou l'envie de faire du cyclo-cross exclusivement compétitif pendant l'hiver. A dose thérapeutique, il permet d'évoluer progressivement dans sa manière de rouler et aussi de s'évader mentalement en nature lorsque la circulation routière devient un calvaire.