Les blessures du cycliste
Le mouvement cyclique du pédalage peut détériorer l'organisme si le matériel du cycliste n’est pas bien choisi. Voici quelques éléments à prendre en compte pour éviter les blessures.
Le cyclisme est un des sports les moins traumatisants, c'est d'ailleurs la raison pour le vélo est particulièrement adapté aux sportifs en surpoids. Toujours est-il que le choix du matériel est important car le mouvement cyclique du pédalage peut détériorer l'organisme. Petite revue de solutions pour détecter le mal avant qu'il ne vous stoppe en ce début de saison.
Les mollets, premier chainon
Le principal problème peut toucher les muscules jumeaux (le galbe du mollet). Lorsqu'on a une selle trop haute, on pédale sur la pointe de pied. A l'échelle des dizaines de kilomètres parcourus, les jumeaux sont mis à rude épreuve et sont fatigués très rapidement alors que ce sont des muscles dits "endurants". Le signal d'alarme sera la contracture musculaire et imposera au cycliste étirements voire massages par un kinésithérapeute (et bien sûr, un réglage de la tige de selle).
Le genou, l'articulation à risque
Manivelles trop longues, hauteur de selle, braquets impressionnants peuvent générer des traumatismes ou une usure prématurée de l'articulation. Le recours à un positionnement sur son vélo peut être intéressant pour juger de la bonne longueur des manivelles mais aussi d'un montage adéquate des cales sous les chaussures. En effet, il ne faut pas galvauder la pose des cales : certaines marques permettent un placement en 3D. Douleur rotulienne ou de la patte d'oie (face interne du genou) sont des signeaux d'alarme pour vérifier la poussée sur la pédale.
Infographie issue de www.chiropratiquedusport.com
Le conseil du coach : "le minimum syndical lorsqu'on pose soit-même ses cales est de les mettre à une position identique sur les 2 chaussures mais aussi bien dans l'axe de ces dernières. Lorsqu'on le cycliste a une pose de pied un peu particulière (en canard ou intérieur), l'aide d'un podologue est précieuse pour juger de l'angulation possible de la cale au risque d'abimer le genou et la hanche" (HURLIN Frédéric, entraineur chez AzurPerformance).
Tendinite rotulienne, du quadriceps peuvent faire leur apparition avec une selle trop basse par exemple. Le cycliste ne peux pas pousser éfficacement sur la pédale et garde une flexion marquée lorsque la pédale est en position basse. La pression exercée plus de 5000 fois par heure sur l'artculation abime les insertions musculaires...d'autant plus vite que le cycliste ne s'étire pas.
Les problèmes de selle
La première réflexion du cycliste débutant est "j'ai mal aux fesses !". Au-delà d'un inconfort qui casse le plaisir de profiter de sa monture, une assise inadéquate peut engendrer des douleurs et des problèmes médicaux sérieux. Assis trop épaisse et souple, trop fine et dure, en bac de selle..., le réglage de haut en bas et d'avant en arrière d'une selle supportant une grande partie du poids du cycliste est un facteur à ne jamais négliger.
La pression croissante à l'entre-jambe peut engendrer des pathologies comme l'engourdissement de la verge chez l'homme mais aussi des hématomes sur les parties intimes féminines. De nombreux cas d'impuissances chez l'homme proviennent d'un trop grand nombre d'heures passées sur une selle mal réglée. Pour les plus sensibles, il existe aujourd'hui des selles dont le design limite la compression périnéale.
Le dos, mal du siècle même chez le cycliste
La recherche d'une position aérodynamique mais aussi un pédalage en force génère des tensions sur les fessiers et les lombaires. Les cervicales ne sont pas oubliées avec un poste de pilotage bas.
Lorsque vous receptionnez votre vélo, vérifiez que vos cocottes sont à la bonne (et même) hauteur, que le guidon est centré, qu'il y a assez de bagues sur le tube de direction...en partant du principe que vous disposez de la bonne taille de cadre. Il n'est pas rare de croiser des cyclistes avec une position trop allongée avec bras tendus ou au contraire position très ramassée malgré une potence longue..
>> Dossier : Trouver la bonne position sur son vélo
Les triathlètes, habitués au vélo "time-trial", sont trop souvent à la recherche d'une pénétration dans l'air optimale ; pourtant ils oublient que leurs modèles cyclistes (Cancellara le premier) ne courent pas juste après et surtout n'empilent pas l'équivalent de 3 à 4 courses contre-la-montre. Le confort et la transition vers la course à pied doivent être des objectifs : nombreux sont les triathlètes abandonnant à la suite de tensions musculaires douloureuses (Patrick Vernay à l'Ironman d'Hawaii 2009 par exemple).
Le conseil du coach : "La souplesse générale du cycliste doit être prise en compte lors d'un positionnement mais un réglage est souvent sous-estimé, il s'agit de l'inclinaison de la selle qui crée un basculement du bassin.
De plus, chaque sortie, quelque soit sa longueur, doit se conclure par quelques minutes de stretching de l'arrière-cuisse (ischios-jambiers), des fessiers et du dos" (HURLIN Frédéric, entraineur chez AzurPerformance).
L'estomac, le grand oublié
Indirectement, c'est l'organe qui participe le plus à l'effort. Permettant la digestion des aliments, il est délaissé par la circulation sanguine au profit des muscles actifs du pédalage à l'effort. Lors des sorties longues, il convient de s'alimenter progressivement afin de ne pas surcharger un estomac mis au repos forcé. Régularité de la prise alimentaire mais aussi choix des aliments pour ne pas l'agresser (acidité de certains fruits par exemple) sont des éléments à retenir pour ne pas s'éteindre lentement à l'entrainement comme en course. A la suite d'une virée, les mêmes principes doivent être respectés sous peine de nausées n'aidant pas la récupération.
Le cyclisme est un des sports les moins traumatisants mais il ne faut pas faire n'importe quoi. Les professionnels du cycle sont présents pour vous conseiller sur le choix d'un vélo, une taille de cadre, un positionnement pour vous aider à pratiquer avec plaisir.