Cyclisme : Faire une visite médicale est important !
A l'heure où les dirigeants politiques français débattent de l'avenir du certificat médical, il est important de connaître l'intérêt de cet examen. Visite de routine ? Pas seulement car elle est préventive et pertinente pour votre entrainement futur !
La visite médicale : la prévention !
Nous passons tous par la case médecin pour obtenir le précieux sésame nécessaire à l'obtention d'une licence sportive ou la remise d'un dossard. Certaines visites sont baclées, il faut le reconnaître; parfois, le certificat est fait de manière complaisante, parfois, après une oscultation et un toussotement, vous êtes aptes à l'effort.
Pourtant, une course ou une séance d'entrainement sont des efforts parfois violents. On vient flirter avec ses limites et heureusement, hormis une profonde nausée, un essoufflement ou des douleurs musculaires, on récupère rapidement et on progresse.
Il ne faut pas oublier que chacun d'entre-nous peut être victime de la Mort Subite du Sportif. On en parle beaucoup lorsqu'un footballeur professionnel s'effondre au milieu d'un terrain devant les caméras. On estime que 300 décés chaque année sont à mettre sur le compte de ce syndrôme cardiaque.
Qu'est-ce que la Mort Subite du Sportif ?
A l'effort, il semblerait que le coeur battant très (trop) vite, irrigue moins la zone cérébrale qui entretient ces mêmes battements cardiaques. Les influx nerveux permettant une contraction régulière du muscle cardiaque sont anarchiques et le sportif décède (la fibrillation ventriculaire).
On remarque que les personnes touchées par cette Mort Subite ont souvent des antécédants cardiaques dans leur famille, voire une pathlologie sous-jacente qu'un examen médical rapide ne peux détecter. Les hommes et les "plus de 40 ans" sont touchés en majorité.
Les principales pathologies sous-jacentes sont :
- L'épaississement des parois cardiaques et des troubles du rythme cardiaque comme la tachycardie.
- La Mort Subite du Sportif est le problème extrême du cycliste.
- Les tendinites à répétition, les douleurs dorsales ou les troubles digestifs sont aussi des maux qui devraient être mis en lumière par la visite médicale.
Le médecin (du sport de préférence) peut apporter des conseils pour remédier aux problèmes évoqués plus haut et le cas échéant, vous renvoyer vers un spécialiste (c'est le mode de fonctionnement du système médical français). La réforme voulue par Madame la Ministre, Valérie FOURNEYRON, devrait permettre de prendre le temps et de discuter des petits bobos habituels du cycliste. Un électro-cardiogramme serait aussi obligatoire.
Le seul bémol est que le nouveau certificat aurait une validité de 2 à 5 ans (5 ans pour les sportifs de 20 à 40 ans). L'aspect prophylactique deviendrait inexistant.
Le test d'effort : la clé d'une progression en sécurité !
L'objectif d'un test à l'effort est double chez le cycliste :
Dans un premier temps, il renseigne sur la santé cardiovasculaire du sportif à l'effort notament sur les points évoqués dans le premier paragraphe. Ce point est fondamental et nécessaire à la mise en place ou la poursuite d'une activité physique et sportive à partir de 40 ans. Malgré tout, ce type d'évaluation me semble nécessaire chez un cycliste plus jeune pour garantir son intégrité physique.
Dans un second temps, ce type de test peut servir à évaluer le niveau physique et plus particulièrement certains déterminants de la performance. Durant le test d'effort, des informations concernant la respiration et l'apport en énergie sont enregistrés. Pour l'entraineur, c'est une mine d'or permettant l'optimisation et l'individualisation des entraînements.
Quelles sont les données importantes enregistrées ?
Les données cardiaques sont utiles pour qui ne possèdent pas de capteurs de puissance. Même si ces valeurs sont volages selon le degré de fatigue, l'altitude ou l'hydratation, c'est une base de travail.
Les valeurs de puissance permettent d'avoir une image précise des capacités du cycliste :
- la Puissance Maximale Aérobie,
- la détermination des seuils aérobies et anaérobie,
- la Puissance maximale sur 5'' (sprint).
A partir de ces valeurs et comme nous l'avons déjà entrevu dans des articles précédents, il est possible de construire intelligement un programme d'entrainement et de travailler sur des axes précis de l'effort cycliste.
Dossier : Construire son carnet d'entrainement pour le vélo
Dossier : L'entraînement pour le vélo : Les 10 fondamentaux !
Un test d'effort : comment cela se passe ?
Elodie, 30 ans, est triathlète longue distance mais aussi adepte des épreuves de contre-la-montre (elle a remporté par exemple le Chrono du Tour organisé sur le tracé de l'étape niçoise du Tour de France 2013). Régulièrement, elle effectue un test d'effort; voici son récit...
"Chaque année, j'effectue un test d'effort sur mon propre vélo de compétition en début de saison. Ensuite avec mon entraineur, on analyse les données et on affine de manière régulière pour voir les progrès.
Le test dure environ une heure et commence par une période d'échauffement. A l'issue de cette phase de mise en route, je dois effectuer 3 sprints à bloc pour mesurer ma puissance maximale. Mon dernier record était légèrement au-delà des 700 watts.
Dans l'absolu, ce n'est pas énorme comparé à Cavendish mais je pèse 48 kilos et mes efforts habituels sont très orientés vers la régularité de l'allure... mais j'aime bien sprinter aux pancartes !
A la suite de ce premier testing, je dois augmenter progressivement la puissance de pédalage par palier de 30 watts. Je suis équipée d'un masque pour mesurer l'apport en oxygène et le rejet de CO², j'ai des électrodes pour le coeur, un sacré barnum.
Peu à peu, je passe de la balade dominicale à l'effort soutenue puis maximal où maintenir la puissance prévue devient impossible. Tu es hors d'haleine et tes jambes brûlent. Le médecin me stoppe et continue à mesurer mes variables pendant quelques minutes pour observer mes capacités de récupération.
Pour ma part, je bûte à 215 watts soit 4,5 watts/kg. A priori, c'est bien !"
Comme nous l'explique Elodie LENGELLE, la visite chez le médecin et le test d'effort sont des passages obligés et réguliers pour assurer un suivi sérieux. Les risques dans les activités d'endurance sont réels et souvent méconnus; une discution avec le médecin permet de s'informer et d'optimiser son entrainement.