Trouver la bonne position sur son vélo

Au début très empirique, le vélociste plaçait le cycliste au jugé. Un coup, ça marchait, un coup le cycliste n'était pas installé idéalement sur sa monture.

Aujourd'hui, la technologie permet d'adapter chaque vélo à la morphologie du sportif : au-delà, du choix de la bonne taille de cadre, vous pouvez avoir la certitude de monter le vélo fait pour vous !

1-Un cycliste, un vélo, une utilisation

Tous les cyclistes ne roulent pas dans le même état d'esprit. Du cyclo-touriste à la recherche de confort pour profiter de la balade jusqu'au triathlète allongé sur son prolongateurs, le panel des positions est large : Rendement, endurance, aérodynamisme, le dialogue est nécessaire pour positionner le sportif sur sa selle.


Photo AzurPerformance.fr

Avec le "fitter" (ou positionneur), le cycliste définit son profil mais aussi fait le point sur les possibles pathologies anciennes ou récurentes qu'une position trop extrême pourrait réveiller.
Du blocage de cheville ou de rotule, en passant par les déplacements osseux au niveau du bassin et du dos, le fitter passe tout en revue.

Le vélo en lui même est à étudier : chaque modèle a une utilisation déterminée par le fabriquant. Bien sûr, vous pouvez escalader le Mont Ventoux avec un cadre de contre-la-montre et faire des gentlemens avec un vélo typé montagne mais le résultat n'est pas garanti.
En parallèle, il existe des différences entre les marques pour une même taille, notamment sur la longueur du cadre.

Nous avons rencontré Joël STEVE, positionneur pour des nombreux professionnels, qui nous explique qu'il  "vérifie d'abord tout ce qui est amplitude articulaire et musculaire, adaptations et/ou compensations physiologiques, pronation ou supination …… tous ces points qui seront pris en compte dans le positionnement."

En effet, l'être humain n'est pas parfait et se développe de la manière la plus économique pour lui : nombreux sont les personnes ayant une jambe plus courte que l'autre, une démarche en canard....

Dans la vie quotidienne, cela a peu d'impact sur notre santé mais lorsque vous roulez, ces déséquilibres peuvent avoir des répercussions graves (arthrose de hanche ou de genou, pincement du nerf sciatique).
Les exemples de sportifs professionnels blessés sont nombreux, de Floyd LANDIS en passant par le triathlète Charly LOISEL.

>> Lire notre dossier : Les principales pathologies en cyclisme


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2- La technologie pour aider l'œil

L'informatique a tout révolutionné, même le cyclisme.
Le positionneur bénéficie aujourd'hui d'une aide technique importante pour étudier le cycliste en mouvement.

Des outils à visée laser permettent de connaître les différentes angulations de membres de votre corps sur différentes positions : mains centrées, sur les cocottes, en bas du cintre, sur les prolongateurs.
Par expérience, le fitter compare les données recueillies avec un caneva théorique et adapte au cycliste.


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Ce caneva est conçu en mélant expérience et mesures scientifiques notamment en soufflerie (l'aérodynamisme et l'anatomie sont les bases premières).

L'avantage de la mesure informatisée est la précision et surtout que les mesures sont prises de manière dynamique, le cycliste en train de pédaler.
Il y aussi la possibilité de comparer rapidement différentes prises de vue et positions.

3- Modification de la posture

Après ces mesures, il est souvent temps de sortir la clé dynamomètrique agir sur les nombreux (parfois trop) paramètres à disposition:

• hauteur de potence sur le pivot de direction,
• longueur de la potence,
• largeur du cintre et forme du cintre,
• hauteur de la tige de selle,
• position de la selle sur son rail,
• longueur des manivelles,
• position des cales sous les chaussures.

Sachant que le déplacement d'un point d'appui du cycliste engendre une modification de l'ensemble des autres points d'appui, vous comprendrez l'interêt de la mesure assistée par informatique.

Entre 5 et 10 prises de mesure sont nécessaires afin d'obtenir un résultat satisfaisant sur le plan théorique et pratique pour le cycliste.


Photo Velofitting.com

4- S'approprier son vélo

A l'issue de cette séance de fitting, le cycliste devra s'approprier sa position.

Dans le cadre d'un désir de changement radical du positionnement, il n'est pas rare d'avancer pas à pas, en modifiant une hauteur de selle ou de potence progressivement. Cette progressivité dans le changement permet à l'organisme d'encaisser les contraintes importantes du cyclisme ( entre 5000 et 6000 tours de manivelles par heure).

Si les modifications sont faibles, le cycliste aura assimiler les modifications dés les premières heures de selle.

En cas de blessures alors que vous avez augmenté votre kilomètrage...
A l'achat d'une nouvelle monture...
En cas de changement d'objectif (passage sur des courses de montagne, changement de distance en triathlon...)....

Les raisons de faire appel à un positionneur sont nombreuses et l'étude posturale traditionnelle reste trop évasive pour s'approcher de l'excellence. Malheureusement, il existe peu de spécialistes reconnus et l'expérience de votre vélociste reste encore une valeur sûre pour éviter les bétises.

Nous remercions Joël STEVE de Velofitting (www.velofitting.com) pour son aide.