Utiliser un guidon triathlon
Les contre-la-montres, les gentlemens et les triathlons permettent d'installer un prolongateur voire une aérobase afin d'obtenir une position aérodynamique. La réglementation UCI limite les possibilités de réglages extrèmes mais nous n'entrerons pas dans les détails.
Il n'est pas si simple d'installer ce matériel et d'adapter la position du cycliste qui pourrait devenir bancale et desservir la performance.
Choix du cadre pour installer un prolongateur
Tous les vélos ne se prêtent pas à l'installation de prolongateurs car la posture du cycliste ne sera pas plus aérodynamique et souvent moins motrice.
Partons des extrêmes : le cadre de cyclo-tourisme met en avant le confort au détriment de la performance. Les douilles de direction sont hautes pour permettre une répartition égale des appuis entre la selle et le guidon. Le cyclisme a une position très relevée préservant la réion lombaire de son dos et ses cervicales (la tête est moins relevée).
Le cadre cyclo-sportif (plus ou moins slopping) doit permettre au cycliste de rouler plusieurs heures sans inconfort mais la performance reviens au premier plan, avec une direction plus basse et aérodynamique.
Le cadre de contre-la-montre est un cadre droit dans la plupart des cas. La douille de direction est très basse et la tige de selle très relevée afin de déplacer le cycliste vers l'avant et lui permettre de s'installer sur les reposes-bras des prolongateurs.
Le choix du cintre classique et prolongateurs
Les cyclistes utilisant cette configuration sont, en général, de 2 types :
- Les participants occasionnels au CLM et autres gentlemens qui fleurissent chaque automne,
- Les triathlètes participants aux épreuves permettant le cyclisme en peloton ou avec drafting (Les épreuves de Grand Prix et autres courses internationales sur distance olympique).
Ce montage simple se réalise généralement sur des cadres cyclo-sportif pour une utilisation occasionnelle.
Simple à placer, les prolongateurs sont ajustés sur le cintre sans addition de shifters (système de changement de vitesse).
Il est à noter qu'un cintre en carbone n'est pas adapté à cette configuration : le serrage des prolongateurs sur ce dernier risque de provoquer des dommages sur la fibres de carbone.
Le mieux est d'utiliser un cintre en aluminium pour éviter tout accident.
Le problème est qu'il est difficile d'obtenir une position parfaitement aérodynamique avec un cadre présentant une angulation du tube de selle fermée (73° contre 78° pour un cadre spécifique contre-la-montre) et une sortie de douille de direction relativement haute.
Au lieu de s'avancer sur son vélo, le cycliste reste très en arrière. On dit que le cycliste "prend le vent" avec des épaules très relevées néanmoins la pénétration dans l'air est améliorée en comparaison avec une position "les mains sur les cocottes" ou en bas du cintre.
L'avantage, malgré tout, de ces montages restent l'accessibilité de la position "aéro": le coursier qui participe à une course contre-la-montre occasionnelle, le triathlète longue distance qui doit courir entre 20 et 40kms préservera son dos et ses qualités de pédalage.
Le choix du cadre CLM et de l'aérobase
Faire le choix d'une aérobase avec prolongateur intégral, c'est faire le choix de l'aérodynamisme ultime.
Par contre, le choix du programme de course devient vite exclusif: courses contre-la-montre, gentlemans ou triathlons.
Avec un cadre spécifique à l'effort "time trial", le cyclisme utilise une aérobase, un cintre aérodynamique qui reçoit uniquement les manettes de freins et les reposes-bras.
Les shifters permettant de changer les vitesses sont situés à l'extrémité des prolongateurs: à droite, le dérailleur arrière, à gauche, le dérailleur avant.
Le cadre utilise une géométrie permettant de faire pivoter la position de base du cycliste autour du pédalier de sorte à le déplacer vers l'avant et l'installer confortablement sur les prolongateurs.
On a vu apparaître diverses positions avec l'utilisation de l'aérobase afin d'améliorer le Cx (coéfficient de pénétration dans l'air) tout en préservant la puissance développée par les jambes.
Selon la distance et le profil de course, une position extrême ou confort est à choisir avec votre vélociste.
Imaginons un triathlète Ironman devant parcourir 180km en position "aéro" et enchainer avec un marathon : il faudra penser à épargner l'énergie avec une posture moins exigeante en vue de la course à pied. Les pratiquants de ce genre d'effort se souviendront des nombreux abandons de favoris un peu trop gourmands sur la partie cycliste mais incapables d'aligner plus que quelques kilomètres à pied.
Seconde problématique: il y a un savant dosage à effectuer entre puissance développée et pénétration dans l'air : de Floyd LANDIS avec une posture de mente religieuse, utilisant ces bras pour protéger son buste du vent jusqu'à Fabian CANCELLARA, bien équilibré sur son vélo mais plus classique,
En effet, une position sur le vélo parfois idéale en matière de dynamique des fluides est peu propice à une puissance de pédalage importante.
Différentes raisons interviennent notamment un manque de capacité respiratoire par une position des bras trop serrée ou de perfusion sanguine dans les muscles des jambes, ce qui, dans les 2 cas, se traduit par un apport en oxygène moindre.
L'utilisation de prolongateurs est synonyme d'aérodynamisme.
Malgré tout, une certaine pratique à l'entrainement permet d'en tirer la quintescence et de sentir la facilité d'évolution en fendant les airs.
Fabian CANCELLARA ne domine pas la discipline en enfourchant son fabuleux destrié ??? uniquement sur les quelques épreuves individuelles du Tour de France ; un long et minutieux entraînement se cache derrière l'aisance apparente.
Par ailleurs, le programme de course doit être précis : gentlemans, course contre-la-montre, triathlons seront les seuls moments pour utiliser cette configuration matérielle. L'aide d'un "fitter" (positionneur) vous permettra obtenir une postion efficace et aérodynamique rapidement.