Les jeunes cyclistes et la diététique
Trop souvent chez les jeunes sportifs les échanges de conseils empiriques et de croyances sont légions et s'échangent en permanence au cours des stages et des regroupements. Plus rares sont les références scientifiques étayées. Il est difficile ensuite pour eux de faire le tri entre tous ces conseils qui viennent de nombreux interlocuteurs qui parfois ont autorité sur eux.
Qu'en est-il à propos de la diététique ?
Définition : connaissance des règles de l'hygiène alimentaire, et de la diète dont le rôle est défini comme étant thérapeutique par le dictionnaire. Il arrive que la prise alimentaire tourne chez de jeunes sportifs à l'obsession quasi-anorexique, ceux-ci trient avec un soin zélé les bons des mauvais aliments avant la course en mangeant forces carbo-cake ou autres muesli de telle marque en guise de céréales, pendant en absorbant moult potions magiques et après la course en compensant par une surprenante gloutonnerie toutes les privations de la semaine…
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Certains vont jusqu'à peser les aliments ingérés, à se peser tous les jours !
Quelques notions importantes pour éclairer vos pratiques.
Le poids n'est absolument pas un indicateur intéressant de pilotage de l'entraînement pour des sportifs de moins de 22 ans et de plus de 40 ans. En effet, pour les premiers les modifications hormonales pré pubères, pubères et post-pubères font augmenter la masse corporelle et notamment la masse musculaire et osseuse.
Tandis que pour les seconds la composition corporelle se modifient sous l'influence de la réduction de la production de testostérone, les changement se font dans la proportion masses grasses et masses musculaires mais aussi compartiment hydrique et densité osseuse.
Le poids surtout pour des cyclistes est extrêmement variable en raison de la longueur et de la répétition des efforts et aussi de l'action du soleil et du vent sur la peau ou même du déplacement dans l'air les pertes hydriques peuvent s'élever à plusieurs litres.
Il en va de même des pertes de substrats musculaires et hépatiques puisque les glycogènes sont stockés avec de l'eau 2,5 grammes d'eau pour un gramme. Du coup le poids d'un cycliste oscille en fonction de la restauration plus ou moins complète des stocks de plusieurs kilos. L'élément pertinent de forme est plutôt la masse grasse que l'on peut mesurer par plusieurs méthodes. Notamment celle des plis cutanés.
Il faut également ne comparer que des sujets qui l'ont mesurée avec la même méthode et par le même expérimentateur, hors j'entends souvent parler les jeunes cyclistes de taux de masse grasse en les comparant entres eux ou avec les valeurs de champions diffusées par les revues spécialisées. Selon les méthodes les valeurs moyennes peuvent être de 12% ou de 6% pour des hommes et de 22% ou 16% pour des femmes.
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La différence vient à la fois des méthodes de mesure et aussi de calcul mais surtout de la prise en compte ou non des réserves constitutives osseuses viscérales et musculaires notamment.
Messieurs le sport cycliste est suffisamment difficile pour ne pas encore se torturer au moment de passer à table.
De tout un peu, l'abus n'interdit pas l'usage.
Trop souvent les prescriptions médicales de santé destinées à une population sédentaire sont transposées abusivement à nos sportifs et c'est ainsi qu'ils se privent à tort des œufs à la coque, des abats, des viandes rouges sous prétexte d'éviter le cholestérol ou le surpoids.
Alors que le plus réel danger pour le sportif, en tout cas le plus fréquent problème chez le sportif est la carence ferrique qui peut conduire à l'anémie ferriprive. Le problème étant répertorié et connu on assiste inversement à une hypersidérémie liée à la prise massive de fer en compléments alimentaires voire en injection et/ou de prise conjointe d'EPO.
Hors les aliments incriminés ci-dessus sont des sources importantes de fer. De même avec la masse grasse il faut raison garder, car certaines hormones sont délivrées de manière pulsatiles c'est à dire en petite quantité et régulièrement selon les moments de la journée ou des sollicitations extérieures.
D'autres ont libérées massivement et prises en charge par les graisses corporelles puis relarguées ensuite de façon diffuse. C'est ainsi que les femmes sportives voient leurs règles perturbées ou totalement absentes. Au dessous d'un taux de masse grasse entre 12 et 16% chez les femmes, les processus hormonaux sont perturbés.
Empiriquement les athlètes parlent de leur poids de forme, en effet, saison après saison ceux-ci mettent en relation leurs meilleurs résultats et le poids associé à cette période et savent très bien à quel poids leur forme est optimale : Au dessus trop lourd au dessus trop fatigué.
Cette donnée empirique n'est valable que pour des sportifs matures dont la constitution corporelle est stable. Et pour qui les effets de l'entraînement ont structuré définitivement les masses osseuses et musculaires.
Lire notre dossier : Calcul du poids idéal et poids de forme
Prendre conseil avant tout !
Voilà pour guider votre réflexion et réguler vos pratiques alimentaires ces quelques exemples. Si vous estimez que vos comportements tournent à l'obsession psychologique, il faut alors se retourner vers un médecin. Vous pouvez également me solliciter sur certains aspects scientifiques de la restauration des substrats énergétiques de l'effort.
Prenez garde que l'obsession de la "diététique" comprise comme uniquement restrictive ne vous conduise à une "diète étique" (étique : maigreur maladive) qui vous videraient de toutes vos forces physiques mais aussi mentales.
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