Questions-réponses : Détection de l'EPO
L'EPO est une hormone peptidique produite naturellement par le corps humain. L'EPO est sécrétée par les reins et agit sur la moelle osseuse pour stimuler la production de globules rouges. Un accroissement du nombre de globules rouges augmente la quantité d'oxygène que le sang peut transporter vers les muscles.
Qu'est-ce que l'EPO ?
L'EPO est une hormone peptidique produite naturellement par le corps humain. L'EPO est sécrétée par les reins et agit sur la moelle osseuse pour stimuler la production de globules rouges. Un accroissement du nombre de globules rouges augmente la quantité d'oxygène que le sang peut transporter vers les muscles.
Quels sont les effets secondaires du mésusage de l'EPO ?
Alors que l'usage approprié de l'EPO offre d'énormes avantages thérapeutiques dans le traitement d'anémies liées à des troubles rénaux, son mésusage peut provoquer des risques importants pour la santé des sportifs utilisant cette substance pour améliorer leurs performances. Il est bien connu qu'en épaississant le sang, l'EPO engendre un risque accru d'affections mortelles, telles que des troubles ou des attaques cardiaques et des embolies cérébrales ou pulmonaires. Le mésusage d'EPO recombinante peut aussi provoquer des maladies auto-immunes comportant de sérieux risques pour la santé.
Quand l'EPO a-t-elle été interdite comme une substance améliorant la performance ?
L'EPO est interdite dans le sport depuis le début des années 1990.
Quand un test de l'EPO a-t-il été mis en place ?
Un test de détection de l'EPO a été introduit aux Jeux olympiques d'été de 2000 à Sydney (Australie). Ce test, validé par le Comité international olympique (CIO), était basé sur les matrices sanguine et urinaire. Un test de dépistage basé sur le sang était d'abord effectué, puis un contrôle urinaire était utilisé pour confirmer la possible utilisation d'EPO.
En juin 2003, le Comité exécutif de l'AMA a accepté les résultats d'une étude indépendante affirmant que les tests urinaires pouvaient suffire pour détecter la présence d'EPO recombinante. Ce rapport, demandé par les partenaires de l'AMA et commandé par l'Agence pour évaluer la validité des tests urinaires et sanguins de détection de la présence d'EPO, concluait que la méthode urinaire était la seule scientifiquement validée pour la détection directe de l'EPO recombinante.
Cette étude recommandait également que les contrôles urinaires soient utilisés en conjonction avec un dépistage sanguin, et ce pour plusieurs raisons, parmi lesquelles le coût moindre du dépistage sanguin effectué avant le contrôle de l'urine. Certaines fédérations sportives internationales continuent d'utiliser les matrices sanguine et urinaire pour la détection de l'EPO. Récemment, le test urinaire a été adapté au sang pour réaliser la détection d'un certain nombre de nouveaux agents stimulant l'érythropoïèse.
La méthode de détection de l'EPO est-elle fiable ?
La méthode de détection de l'EPO est valide et fiable. Cette méthode a fait l'objet d'un processus de validation scientifique approfondi et a été utilisée avec succès depuis plusieurs années par les laboratoires antidopage accrédités dans le monde. Il s'agit d'une procédure bien établie et largement acceptée par la communauté scientifique, comme en atteste sa publication dans des revues scientifiques internationales.
De plus, dans toutes ses décisions liées à l'EPO, le Tribunal arbitral du Sport (TAS) a soutenu la validité de la méthode de détection de l'EPO. Par ailleurs, lors de sa réunion de septembre 2005, le Comité des Laboratoires de l'AMA a réitéré son entière confiance dans la méthode lorsque celle-ci est appliquée correctement.
Comment la méthode de détection de l'EPO a-t-elle évolué depuis son introduction en 2000 ?
L'approche conservatrice utilisée dans la phase initiale de mise en place de la méthode a permis à un grand nombre de sportifs d'échapper à la détection.
Au fil des avancées de la science dans le domaine de l'antidopage, un travail est effectué sur une base permanente pour affiner la sensibilité des méthodes de détection et l'interprétation des résultats. Dans le cas de l'EPO, de nouveaux critères d'interprétation fondés sur des consensus d'experts sont introduits au fur et à mesure des avancées de la science pour une lecture plus discriminante des résultats d'EPO.
Que fait l'AMA à propos des nouveaux types d'EPO ?
L'AMA suit très attentivement le développement de nouvelles EPO et d'EPO biosimilaires dans un marché en expansion. Un certain nombre de ces nouvelles EPO et EPO biosimilaires sont bien connues et peuvent être détectées par les contrôles actuels.
En plus d'affiner constamment la méthode actuelle de détection de l'EPO et d'essayer d'anticiper les tendances en matière de dopage, y compris en collaborant étroitement avec des sociétés pharmaceutiques dans les premières phases de développement de molécules ou de substances, l'AMA étudie actuellement des méthodes de détection de l'EPO qui complèteraient la méthode actuelle et maximiseraient les chances de détecter les EPO recombinantes dans des échantillons de sportifs.
Il est important de souligner que les échantillons peuvent être conservés et réanalysés au fil des avancées de la science antidopage. (Le délai de prescription stipulé par le Code mondial antidopage est de 8 ans.)
Afin d'améliorer encore la détection de profils sanguins anormaux, l'AMA mène actuellement le développement d'une stratégie antidopage baptisée « Passeport de l'Athlète », basée sur le suivi longitudinal de variables biologiques d'un sportif. L'objectif de cette stratégie, qui sera ajoutée aux outres stratégies antidopage incluant les contrôles « traditionnels », est de détecter des variations anormales de variables biologiques déterminées afin de mieux cibler les contrôles et/ou de sanctionner les sportifs présentant des variations anormales.
Source : Agence Mondiale Antidopage (AMA)