Interview de Freddy Bichot cycliste de haut niveau
Freddy Bichot était en stage d'oxygénation à Autrans fin novembre avec toute l'équipe Agritubel. L'équipe nutri-cycles à interviewé le vainqueur aux Boucles de la Mayenne 2008 surnommé par ses collègues "La Biche"...
Nutri-cycles : As-tu fais une coupure cette année ?
J’ai coupé durant trois semaines depuis le mois d’octobre, sans aucune activité sportive de complément. Cela me permet de partir en vacances avec ma femme et de décompresser même si c’est très court.
>> Lire notre dossier : Comment gérer la période de transition
Nutri-cycles : Quand recommence la période d’entrainement ?
J’ai repris l’entrainement début novembre par des sorties de trois heures.
Nutri-cycles : Es-tu coaché ?
Oui, je suis peut-être un des seuls coureur à être suivi par un entraineur de football : Denis Troche. C’est avec lui que je fais ma préparation hivernale. Au programme, route, VTT et musculation en salle. Coté musculation je fais beaucoup de presse car je suis à la recherche d’un gain de puissance pour la saison prochaine, mais aussi un peu de gainage, abdos, lombaires, …
Nutri-cycles : Quel travail pratiques-tu en début de saison ?
La base est inévitable ; donc un gros travail de foncier avant tout. En revanche Denis (le coach) me donne des exercices au seuil a faire très tôt dans la saison. Contrairement a ce que l’on pense faire des exercices au seuil permet de maintenir un niveau d’intensité pour casser les rythmes d’entrainement. Mon seuil se situe vers 175 bpm. Je commence donc l’hiver par faire des séries de deux fois 10 minutes sur de petites sorties.
>> Lire notre dossier : Préparation hivernale en cyclisme
Nutri-cycles : Tu fais du fractionné ?
J’en fais très rapidement en effet tôt dans la saison. L’an dernier je faisais même du trente-trente au bout de 10 jours. Ca me permet de connaître mon maximum des le début afin de prendre des repères.
Nutri-cycles : Utilises-tu un SRM, un cardio, un powertap ?
J’utilise uniquement un cardiofréquencemètre Polar pour transmettre les données d’entrainement à mon coach. J’aimerais bien passer sur un capteur de puissance type SRM ou Powertap. C’est un outil plus précis pour travailler. La valeur donnée par la puissance est une excellente base pour comparer tes entrainements. Les pulsations du cœur sont trop variables en fonction de ton état de fatigue changeant selon les jours. Un tel outil nécessite tout de même d’avoir un plan d’entrainement adapté et élaboré avec un coach.
>> Lire notre dossier : Choisir son cardiofréquencemètre
Nutri-cycles : Quel logiciel utilises-tu pour exploiter tes données ?
J’utilise le logiciel Protrainer de chez Polar.
Nutri-cycles : Utilises-tu l’électrostimulation ?
J’ai essayé en achetant un Compex pour la récupération après les courses ou pendant les Tours lors de jours de compétition rapprochées.
>> Lire notre dossier sur l'électrostimulation
Nutri-cycles : Utilises-tu des chaussettes de récupération ?
Lors de déplacements en avion ou en train durant la saison je porte des bas de contention pour favoriser le reflux sanguin au niveau des mollets.
Nutri-cycles : As-tu encore du stress la vieille d’une épreuve ?
Pas forcément du stress, mais une excitation. Je suis même obligé de freiner mes ardeurs sur les courses, car si je m’écoute je serais plus souvent à l’attaque, un peu fougueux en quelque sorte. Avec les années, j’ai appris à gérer le stress et il est moindre sauf pour les grands événements : Championnats de France et Tour de France ou il est toujours un peu présent. La bonne ambiance au sein de l’équipe aide aussi à alléger la pression.
Nutri-cycles : Quand débute la saison et la course dans la tête ?
Dés les premiers jours d’entrainement de la saison la pression monte au fur et à mesure. C’est surtout mon entourage qui le ressent, car pour moi c’est une habitude, donc je fais moins attention. Mais les rituels d’avant course sont souvent l’occasion de se plonger dans l’épreuve. Préparer son sac la vieille, prendre le train pour se rendre sur la course. C’est un processus à suivre, un rituel qui te plonge dans l’ambiance.
Nutri-cycles : Fais-tu attention à ta diététique ?
J’ai la chance de pouvoir manger à ma guise durant la coupure car je ne prends pas de poids. C’est aussi un peu traitre car il y a des répercussions sur l’estomac par exemple. Après durant la saison, je fais plus attention sur l’équilibre alimentaire, mais vu le nombre de calories important que l’on utilise durant la saison, je ne me prive de rien et mange bien.
Nutri-cycles : Si tu devais donner un conseil à une personne qui se lance dans le cyclosport ?
Le cyclisme est un sport très complet, avec beaucoup de choses sur lesquelles travailler. Accepter de grosses sorties d’entrainement, acquérir du foncier, c’est la base. Faire du spécifique, de l’intervalle… Mais un des éléments le plus important est le mental. Un bon mental peut faire la différence sur les courses. Je le travaille moi aussi avec mon coach. Reste ensuite la capacité à frotter dans le peloton, il faut aimer jouer un peu les funambules pour tenir sa place dans le peloton. Si tu réunis déjà tout ces éléments, tu fais déjà un bon coursier.
Nutri-cycles : Utilises-tu des méthodes comme la réflexologie, la sophrologie, … ?
Non pas pour l’instant, mais je suis fortement tenté. J’ai d’ailleurs évolué sur le sujet. Par exemple avant au départ d’une course, je parlais, je papillonnais, bref je n’étais pas concentré. J’ai beaucoup travaillé pour gagner en capacité de concentration et pour ne pas se disperser.