Christel Ferrier Bruneau - Championne de France sur route
On ne devient pas championne par hasard, c’est ce qu’il nous vient à l’esprit lorsqu’on découvre la préparation nutritionnelle de Christel. Championne sur route mais performante en multi-activité du cyclisme, rencontre avec notre icône féminine nationale vraiment sympa et accessible.
Es-tu suivi par un(e) diététicien(e) ?
Je suis conseillée en micro-nutrition par Ergysport avec lequel j’ai un partenariat. C’est une nouvelle gamme de diététique sportive, mais c’est une branche du laboratoire Nutergia qui lui, est bien plus ancien et possède une très solide expérience dans le domaine de la diététique et de la micro-nutrition. Leurs conseils portent sur mon alimentation, mais pas seulement. Nous faisons régulièrement des bilans Iomet qui sont censés détecter mes erreurs alimentaires pouvant occasionner certaines carences. A partir de là, ils me donnent des conseils alimentaires et me complémentent de façon ciblée avec des produits de leur gamme.
Il faut savoir qu’ils ont été les premiers à obtenir le label ‘’Wall-protect’’, un label obtenu suite aux contrôles d’experts qui vérifient toutes les étapes de production de leurs compléments. Ce label garantit donc l’absence à 100% de produits dopants dans leurs compléments. C’est pourquoi j’ai une totale confiance en leurs produits et conseils.
Est-ce que la diététique est un domaine qui t’intéresse particulièrement ou le fais tu avant tout parce que ton activité cyclosportive intense t’y oblige ?
Le cyclisme m’a aidé à m’intéresser au niveau diététique car je ne connaissais rien avant et je faisais beaucoup d’erreur. J’ai appris à me connaître et avec les conseils de mon entraîneur et cette année avec mon conseiller en micro-nutrition j’ai mis en place une alimentation adaptée à mes entraînements. La recherche de performance a bien sûr guidé ma démarche, mais je sais qu’après ma carrière sportive je continuerais à m’y intéresser et à appliquer ces règles d’hygiène de vie.
Quels intérêts recherches-tu dans la micro-nutrition ?
On pense souvent à compenser des pertes de base comme le sucre, l’eau…. Mais rarement compenser les pertes de tous ces composés qui sont à l’état de trace dans le corps et pourtant tellement importants à son bon fonctionnement. L’alimentation du cycliste est riche en calories mais souvent pauvre en vitamines, oligo-éléments…
Les métabolismes des cellules dans le corps sont des suites de réactions en chaîne, il suffit qu’une seule soit bloquée pour déstabiliser le système. C’est pourquoi je m’attache à essayer d’éviter les risques de carences en m’attachant à avoir une alimentation équilibrée, diversifiée. Toutefois, cela ne suffit pas à cause de l’importance des efforts que je demande à mon corps et les déplacements étant nombreux en vélo je ne peux pas contrôler totalement mon alimentation dans les hôtels. La prise de compléments alimentaires de ce type me semble donc indispensable.
De plus, j’essaye de régler les petits soucis de santé avec des solutions naturelles afin d’éviter de déstabiliser mon corps. Un corps d’athlète est une horlogerie de précision qui peut être facilement déstabilisée, j’essaye donc au maximum d’en maintenir l’équilibre.
>> Lire notre dossier : Le rôle des oligo-éléments
>> Lire notre dossier : 13 vitamines alimentaires pour la performance
Comment te ravitailles-tu en course et avec quoi (solide, liquide) ?
En course et à l’entraînement, j’utilise des boissons énergétiques pour l’effort Ergysport, comme je disais, elle est labellisée Wall Protect, ce qui devrait être le premier critère à regarder lorsqu’on choisit des boissons pour sportifs. La boisson pour l’effort permet d’optimiser l’hydratation et le confort digestif en apportant l’apport glucidique. Je précise bien que je l’utilise aussi à l’entraînement.
En cyclisme, il y a un précepte qui dit qu’il ne faut rien manger à l’entraînement et boire que de l’eau. C’est une grossière erreur je trouve, depuis que je consomme de la boisson lors de toutes mes séances, je passe mieux mes entraînements, je récupère mieux et surtout je ne me blesse jamais. Ce détail me semble primordial et trop souvent pris à la légère.
Pour le solide en course, j’aime bien les gels énergétiques car je trouve que c’est plus facile à prendre et à digérer.
>> Lire notre dossier : La prise de boissons isotoniques à l’entraînement et en compétition
Comment fais tu pour optimiser la récupération et la détoxication de tes muscles ? Compléments alimentaires ou diététique spéciale ? Recette maison ?
Après les entraînements dur et les compétitions, j’utilise la boisson de récupération Ergysport Regen qui m’apporte des glucides pour refaire mon stock de glycogène, des micro nutriments, des acides aminés favorisant la récupération du muscle. (acides aminés branchés BCAA)
Les anti-oxydants sont aussi intéressants pour diminuer l’effet destructeur de l’entraînement en intensité, je prends Ergy-C de Nutergia, et si je sens que je dois tamponner un excès de lactates je prends Ergysport Récup mélanges de sels désacidifiant, et de vitamines du groupe B qui sont les vitamines du métabolisme musculaire.
Si j’ai cassé des fibres musculaires, je prends aussi des boissons hyperprotéinés après des entraînements où le muscle a été abîmé. Ou lors des déplacements en gélules avec Vecty-din. L’arnica en homéopathie est très efficace s’il est pris rapidement. Au niveau alimentaire j’essaye de respecter la théorie des fenêtres biologiques, je privilégie donc les sucres rapides immédiatement après l’effort.
Mais je n’ai pas de recette fétiche, je dois m’adapter lors de mes déplacements doncj’essaye de ne pas ritualiser ce que je mange pour ne pas être déstabilisée si je n’ai pas tel ou tel aliment…..
As-tu un protocole alimentaire précis peu avant et durant une échéance cyclosportive importante du style avant / pendant / après l’effort ? Peux-tu nous le décrire ?
Avant un objectif, surtout sur route où l’effort est très long, je fais attention de bien manger des sucres lents sur toute la fin de semaine pour que mes réserves de glycogènes soient pleines. Je limite les apports lipidiques et les aliments difficiles à digérer.
Pendant l’effort, je fais attention à bien m’hydrater (au moins un bidon par heure), de manger même si je n’ai pas trop faim car c’est un effort long et il faut apporter des glucides tout au long de la compétition. Après la compétition, je vais manger très glucidique pour refaire mon stock de glycogène et protéiné pour aider le muscle à se refaire.
>> Lire notre dossier : Pourquoi s'affuter ?
>> Lire notre dossier : La récupération par la nutrition
As-tu recours à des compléments alimentaires, si oui quels sont ils et pour quels effets recherchés ?
Oui j’utilise des compléments alimentaires pour palier aux pertes des oligo éléments, minéraux et vitamines lors des efforts physiques. Lorsqu’on s’entraîne beaucoup, l’alimentation ne permet pas d’apporter tous les minéraux, vitamines dont le corps a besoin et nous devons faire des cures de 2-3 mois pour éviter les baisses de régime ou une fatigue.
Un simple conseil pour celui qui ne veut pas se prendre la tête c’est de faire au moins une cure par changement de saison et en choisissant une marque différente de façon à apporter des quantités différentes à chaque cure.
De plus, l’alimentation d’aujourd’hui ne permet pas d’apporter les bonnes quantités d’acides gras insaturés, en sachant qu’ils rentrent dans la composition de nombreux composés, précurseurs, neurotransmetteurs et membranes cellulaires. Je fais donc attention d’en apporter avec l’alimentation avec certains poissons gras comme le saumon ou des huiles comme le colza ou l’olive. Et je prends Synerbiol qui me garantit un apport en Oméga3 et 6.
Autre mécanisme important pour moi, c’est la qualité de la flore intestinale, d’où l’importance d’apporter des souches de prod-biotiques. Je prends de l’Ergyphilus plus qui contient plusieurs souches différentes et permet de bien refaire cette flore.
Ce n’est pas tout de prendre des compléments mais encore faut-il avoir un tube digestif qui est capable de les assimiler.
Juste un conseil pour les dames, il faut savoir qu’une femme sur deux manque de fer, il faut donc veiller à en apporter avec les aliments (viandes rouge, boudin…), contrairement à ce que l’on croit les aliments n’apporte pas un fer qui se fixe facilement. Mais attention il faut d’abord faire une analyse de sang avant d’apporter des compléments à base de fer ; trop de fer n’est pas bon non plus. (Le thé empêche de le fixer)
Je parle de cela parce que sans fer, pas de globules rouges, et sans globules rouges pas d’oxygène, donc pas de jambes.
>> Lire notre dossier : L'entrainement cycliste au féminin
>> Lire notre dossier : Les compléments alimentaires naturels pour le cyclisme
Quelle approche observes-tu sur les produits énergétiques : recherche de produits bio ou aucune importance ?
Je ne recherche pas des produits énergétiques bio mais plutôt des produits performant dans l’apport glucidique et qui se digèrent bien. Et comme je le disais plus haut mon premier critère est d’éviter les produits de sources non vérifiées et donc dont la qualité serait inconstante ou source de contamination par des produits étrangers à la formule habituelle. La qualité et la crédibilité du fabricant m’importe donc plus que le label bio qui est devenu aujourd’hui un label qui est trop commercial pour être honnête dans certains cas.
As-tu des comportements alimentaires extrêmes : privation, excès, … ?
Je n’ai pas de comportements extrêmes, je fais attention à ce que je mange (pas trop gras, ni de charcuterie) mais je mange de tout. J’aime avoir une alimentation variée (poissons, viandes, laitage…). Si cela m’arrive de faire un excès, je mange plus léger le soir ou le lendemain. Plus je suis proche de l’objectif et plus je fais attention à mon alimentation pour être à mon poids de forme, ce qui est très important pour la performance.
Pour ce qui est des comportements extrêmes, en dix ans passés dans le vélo, j’ai vu des cyclistes mettrent en place des régimes draconiens ayant pour but de gratter encore quelques kilos, résultat il y a bien souvent un moment de mieux pendant quelques mois et puis des pépins en tout genre du style anémie, fatigue, problème psy.
Et chez les femmes il peut y avoir des conséquences sur les cycles et la fécondité ainsi que des problèmes hormonaux graves qui peuvent être irréversibles. Mon but est avant tout d’être en bonne santé, ensuite de gagner des courses. Actuellement, j’ai un niveau qui me permet d’être physiquement entre la quinzième et la vingtième mondiale. Si je perdais encore deux kilos je pourrais imaginer franchir un cap supplémentaire ce qui pourrait être tentant, mais il faut savoir ne pas franchir certaines limites. Je pense qu’il y a tellement de paramètres dans la performance qu’il y a toujours moyen de trouver quelque chose à améliorer avant d’altérer sa santé.
Quel est, a ton avis, la prise en compte actuelle de la diététique dans le milieu du cyclisme à haut niveau ? Le monde du cyclisme est-il en retard sur d’autres sports ?
Je trouve qu’il n’y a pas très longtemps que le cyclisme de haut-niveau prend en compte la diététique de façon pointue par rapport à d’autres disciplines comme l’athlétisme, le triathlon où le poids de l’athlète est très important. Je pense qu’il est en retard sur ces sports mais il s’améliore comme l’entraînement spécifique. Avant les cyclistes allaient rouler des heures sans faire des exercices spécifiques et il mangeait des pâtes et ils n’avaient pas de régime diététique spécifique par rapport à leur entraînement.
Après, il y a des réflexions assez marrantes dans le milieu, même à haut niveau, du style ‘’ne prend pas de compléments tu vas t’encrasser le foie’’ !!!! C’est le style de réflexion dénuée complètement de bases scientifiques mais qui perdure de générations en générations, j’avais lu que Lemond se moquait déjà de Hinault parce qu’il disait tout le temps cela.
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>> Lire l'interview préparation physique de Christel Ferrier Bruneau