BMC GranFondo GF01 : Un contrat plus que rempli !

Le BMC GranFondo 01 a été présenté, non pas au moment de l'Eurobike comme c'est généralement le cas pour les nouveautés, mais lors de la campagne des classiques 2012. L'équipe BMC avait d'ailleurs choisi ce cadre pour les classiques « flandriennes ». A l'inverse, sur les « ardennaises » le modèle SLR Team Machine continuait d'avoir les préférences des coureurs. Notez dans la désignation que GF est pour GranFondo, c'est-à-dire le nom des cyclosportives en Italie.

Une esthétique et des choix qui sortent de l'ordinaire

A y regarder de plus près, la découverte du vélo fait déjà penser que le modèle ne se destine pas exclusivement au cyclosport. Car, au niveau de la « coupe », si l'on remarque immédiatement la douille plus haute – et le tube supérieur plus court – par rapport au Team Machine SLR, certains détails ramènent immédiatement au rendement : le sloping est très prononcé et le diamètre des tubes est impressionnant, en particulier la poutre qui fait office de tube diagonal.

On remarque même un détail bien pensé qui fait « course » : un anti saut de chaîne est placé au niveau du petit plateau. Que les cyclistes n'ayant jamais ressenti la frustration de voir leur chaîne tomber sur le cadre lors du passage sur la petite couronne au pied d'une bosse sévère lèvent la main !

Conception : Confort et rigidité

Pour garantir une bonne absorption des chocs, la marque helvète a joué sur la déformation du carbone. Et les parties sensées intervenir à ce niveau sont habilement rehaussées d'une couleur rouge du plus bel effet : bas des fourreaux de fourche, haut des haubans, bases arrière sont donc prévues pour plier légèrement - BMC les appelle Angle Compliance Technology - en cas de choc vertical (trous, bosses ou pavés). 

Mais sans pour autant se déformer sous les contraintes latérales dues au pédalage. Un compromis toujours aussi délicat à trouver.

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Aligner les heures de selles

Visuellement un autre équipement attire l'œil : les roues dans leur ensemble. Tout d'abord les pneus sont hauts et larges. En effet, les Continental Grand Prix 4 Seasons dans cette section de 28 mm ne sont pas courant mais ici encore la démarche de BMC est de favoriser le confort en utilisation cyclosport et/ou sur des routes exigeantes. 

Quant aux roues à proprement dit, les Easton EA90 représentent le haut de gamme aluminium de la marque, choisies ici dans un profil semi profilé, a priori capable de rester efficace à haute vitesse tout en maintenant les masses en rotation dans des valeurs intéressantes pour les longues côtes.

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Les autres périphériques sont plus classiques avec une selle Fizik Aliante, qui est un modèle sur lequel de nombreux cyclistes peuvent avaler les kilomètres, et un ensemble cintre-potence Easton EA70 de milieu/haut de gamme.

Quant au groupe, c'est le désormais classique Shimano Ultegra Di2 qui équipe le vélo. Choisi avec un compact en 34*50 et une cassette montant jusqu'à 28 dents c'est l'assurance de passer partout.

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Quoiqu'il en soit, et même si ce critère est subjectif au possible, l'esthétique est très réussie. Le vélo semble tourné à la fois vers la performance et le confort.

Sur la route, un comportement étonnant

Les 1ères sorties effectuées au guidon du BMC GF01 ne laissent planer aucun doute : le vélo est très rigide. Certes, le cycliste réussit à dompter cette rigidité à condition d'utiliser une cadence de pédalage élevée mais cette caractéristique a de quoi surprendre alors que le vélo se destine aussi a priori aux cyclotouristes contemplatifs. Ces derniers se sentiront peut-être bridés par l'ensemble du cadre lui-même… plutôt bridé.

Au fil des sorties, le coup de pédale s'harmonise avec la rigidité du cadre et il apparait comme une évidence que ce BMC peut tout à fait s'envisager dans une optique « course » ou cyclosportive en vue de chercher le haut des classements. Dans les faux plats montants, les séances de train ou les bosses, le vélo ne faiblit pas. Les relances sont tout à fait dignes d'être comparées à des vélos purement orientées vers la performance. C'est plutôt le cycliste qui peut s'épuiser, grisé par cet ensemble qui répond toujours présent.

Pour aller au bout de la démarche « performance », le GF01 a aussi été testé avec les roues Asterion Schwarz (voir photo). Dans ces conditions, le vélo s'est révélé plus redoutable encore mais la rigidité s'est accentuée. Le couple alors formé ne séduira pas forcément les adeptes de longues épreuves de montagne pour qui le seul but est de terminer.

Sur ce terrain de jeu, le cycliste trouvera dans le BMC un formidable descendeur. C'est bien simple, le vélo semble absolument imperturbable. Freinage en courbes, vitesses élevées, virages se renfermant, rien ne semble mettre à mal la sérénité du cycliste.

Autre point à noter, alors que les bases arrière du vélo sont plutôt longues, le cycliste ne ressent pas d'hétérogénéité entre cette dimension inhabituelle et l'excellent rendement du cadre, comme cela peut être le cas avec un Specialized Roubaix SL3. Chez le concurrent américain du BMC un décalage peut parfois sembler exister entre longueur des bases et rigidité au niveau du boitier de pédalier.

Seule la monte pneumatique laisse des sentiments mitigées. Lors de certaines phases elle ne semble pas pénaliser l'utilisateur, sur d'autres elle donne l'impression de coller à la route, cependant sans pouvoir expliquer précisément dans quelles circonstances le phénomène arrive. Les Continental Grand Prix 4 Seasons restent cependant d'excellents pneus pour aligner les kilomètres en hiver. Quasi increvables et bénéficiant d'une longévité exceptionnelle ils peuvent rendre bien des services. Les pavés sont aussi leur terrain de prédilection. Précisons aussi que leur rendement s'évanouit dès que le mercure augmente. Dès lors, il est tout à fait possible d'envisager 2 trains de pneus : les Continental 4 Seasons pour passer l'hiver sans soucis et des Continental 4000S pour rester chez le même fabricant pour la belle saison.

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Gonflés à 6 bars, une pression cohérente eu égard à la section de 28 mm, les pneus livrés d'origine participent forcément au confort général. Le vélo a même subi quelques sections pavées particulièrement traitres. Sur ce revêtement évidemment particulier le vélo reste très maitrisable et se démarque d'un vélo de « compétition ». Sur les petits chocs ou les routes granuleuses, on ne retrouve cependant pas l'onctuosité d'un Time VRS Fluidity ou d'un vélo titane. Bref, le GF01 semble fait pour les gros chocs.

Enfin, le groupe Shimano Ultregra Di2 ne provoque que des louanges et se trouve être LE groupe cyclosport par excellence. En effet, gardant le prix du vélo complet sous les 5000€ il permet d'offrir un fonctionnement doux et rapide mais surtout « reposant ». Un gros atout lorsque la fatigue est telle que les changements de vitesse sont habituellement moins fréquents et moins opportuns.

Après quelques semaines passées en compagnie du BMC GF01, force est de constater qu'il s'agit là d'un vélo particulièrement attachant car se démarquant du reste de la production.

En effet, alors que le comportement des vélos tend à s'uniformiser, le modèle cyclosport de la marque helvétique sort réellement des sentiers battus avec un modèle qui peut tout aussi bien s'aligner au départ d'un critérium nocturne, de Paris-Roubaix Challenge ou encore de la Marmotte. Il faudra seulement veiller à se présenter avec un minimum d'entraînement et une technique de pédalage maitrisée sous peine de devoir parfois subir le vélo.