Essai chaussures de vélo hiver Specialized Defroster

Un design réussi, mais sombre !

La chaussure hiver route chez Specialized se nomme donc Defroster. D'un point de vue design, il faudra donc rogner sur l'esthétique aérien (light) en comparaison d'une chaussure été, même si la Defroster ne s'en sort pas si mal.

Elle ne fait pas trop imposante et les lignes de coupes des matériaux allègent quelque peu le style. La déco fluo de la semelle et du lettrage sur la tige est jolie, confirmant cet axe. Seul regret, celui d'une tige qui aurait pu être fluorescente ou voyante, un peu comme les versions route été Specialized S-Works 6. Ceci dans un souci d'augmenter la visibilité du cycliste, au détriment de la salissure plus rapide, certes ! Certes les bandes réfléchissantes postées sur la tige sont efficaces et jouent bien leur rôle (cf photo).

Les coutures (étanches) sont propres, la chaussure est bien finie, rien à dire. On apprécie la protection renforcée en tête d'empeigne et le talon qui sécurisent bien les mouvements de marche, limitant l'endommagement sur ces zones. Etant donné que la semelle est étanche, pas de possibilité ici de changer les talons de marche. Notez qu'à la pesé, notre paire en 42 sans cales pèse 815 grammes. Côté budget, il vous en coûtera 209,90 euros.

A lire : La composition d'une chaussure de vélo

Au niveau des cales de pédales automatiques

Pour le montage des cales, ici encore, on regrette une version de semelle externe percée uniquement à trois vis (pas de versions quatre trous au catalogue pour Speedplay par exemple). Bien évidemment si vous avez effectué un Body Geometry Fit avec vos chaussures d'été, il est conseillé de faire la même démarche avec les versions hiver. Cela fait grimper le prix si ce n'est pas au même moment. Pensez donc que ce critère de réglage de cales, impacte sur votre position/confort. Même si ici la chaussure hiver est plus lâche qu'une version été quant à elle plus ajustée au pied et donc moins tolérante. Pensez également que la semelle retrouve le classique varus propre à la marque Américaine.

Dossier : Positionnement neutre des cales sur chaussures Specialized

La chaussure de vélo Specialized Defroster se voit conçu plus large que des chaussures classiques. Ainsi si vous cherchez à reproduite le positionnement de vos cales, par rapport à vos chaussures été, il faudra veillez à donner un peu plus de Q-Factor afin que le coup de pied ne viennent pas frotter sur la manivelle à chaque tour de pédalier.

A consulter : Montage des cales-pieds Look sur des chaussures de vélo

Insérer son pied au cœur de la Defroster

La conception est bien pensée avec une très large ouverture assumée par un jeu de collerettes et rabats bien pensés. De surcroit on retrouve le système de serrage BOA qui permet une vaste fenêtre pour le pied. Il suffit ensuite de serrer le BOA L4 et de venir replier les larges feuilles de la tige les unes sur les autres. Elles se prennent d'ailleurs très bien en main. Celles-ci sont tenues avec de solides velcros. Vous effectuerez cette manipulation en deux parties : le dessus du pied, puis la cheville.

On apprécie d'ailleurs la présence du serrage BOA qui permet d'ajuster le serrage en cours de route. Autre point positif du fait d'une chaussure plus robuste, c'est celui de pouvoir marcher dans l'eau ou la neige sans inquiétude d'endommager la chaussure.

A consulter : Les systèmes de serrage des chaussures de vélo

Specialized Defroster : Chaleur et confort

C'est une chaussure haute, entendez par là qu'elle recouvre la cheville. Sa tige est conçue avec une isolation Thinsulate 400 g, un chausson intérieur imperméable avec coutures étanches et protection thermique réfléchissante pour réduire la perte à travers la semelle. Collerette et rabat en néoprène sont ajustés pour retenir la chaleur et empêcher l'humidité de pénétrer. La semelle interne est une version Body Geometry standard.

A lire : Semelles Specialized Body Geometry

J'ai évolué avec ces chaussures dans de multiples conditions : Par vent froid, soleil, pluie et neige par des températures allant de +10 à – 5 °C sur des sessions oscillants entre 2 et 3 heures, voici quelques points rapidement palpables.

La première sensation au porter est bonne, si vous êtes habitués à un modèle de chaussure été léger et rigide, vous sentirez ici immédiatement la différence au niveau confort ! C'est plus chaud et plus large. Plus large pour faire de la place à l'isolation, mais vous pourrez également enfiler vos chaussettes hiver plus épaisses.

Au fil des kilomètres c'est bien évidemment la chaleur qui est très agréable aux pieds. De mon côté sur des sessions de 3 heures par temps neigeux et froid, je n'ai pas eu une seule fois d'impression ou sensation de froid. Je redoutais la pluie car c'est une des seules manières avec laquelle l'eau pourrait s'introduire, le long du collant chaud, dans la chaussure. Il ne s'est rien produit de cela, pourtant j'ai passé pas mal de temps dans des conditions pluvieuses. De même, le vent froid n'est pas venu à bout de la couche thermique, les pieds bougent bien au chaud à l'intérieur et la cheville est bien camouflée !

Pour avoir roulé dans de petits cols de moins de 10 kilomètres, si l'impact est moindre par temps froid, il se ressent dès que les températures sont plus clémentes ou que le soleil chauffe la chaussure. Il fait chaud à l'intérieur (chaussure noire de surcroit). Certes il y a de petites ventilations en dessous de la semelle extérieure, mais pas de quoi ventiler autant que sur des modèles été. Il faudra par exemple jouer sur le port de chaussettes plus légères.

La contrepartie est qu'à la descente il n'y a pas d'air ou de pluie qui remonte par-dessous et cela est très agréable, surtout sur les sorties longues. Autre point à faire évoluer qu'est celui de l'information par la marque de la plage d'utilisation pour le cycliste. Pour exemple à l'identique de ce qu'on trouve sur les vêtements hiver.

Dossier : Choisir une paire de chaussures de vélo

Un rendement moindre ? Pas si pire !

Bien évidemment ne cherchez pas ici un rendement équivalent d'un modèle été en carbone. La semelle extérieure est en nylon composite injecté avec un indice de rigidité 6,0 ce qui n'est pas déroutant. C'est sur les phases de tirées que vous ressentirez le plus de perte de rendement (Chaussant plus large et matière plus tendre). De même, la liberté de la cheville est moindre en rapport à l'été, bien sûr, mais également plus maintenu. Rien d'affligeant toutefois, on oublie vite cette chaussure.

A lire : Chaussures de vélo route : La semelle extérieure

Choisir des chaussures hiver Specialized Defroster, c'est se garantir le confort, la chaleur et des pieds bien au sec sur les longues sorties d'hiver par temps froid pluvieux ou même neigeux. Une bonne coupe, une tige plus large et des feuilles à rabattre bien conçues, serrage BOA L4 c'est un très bon modèle. Attention toutefois à bien utiliser celles-ci sur les températures adaptées au risque d'avoir trop chaud.

Faire le choix d'acheter une paire de chaussure hiver fait bien évidemment grimper le budget global d'utilisation pour le cycliste. Mais il existe plusieurs avantages à s'équiper.

Lire notre dossier : Chaussures de vélo hiver : Avantages et inconvénients !