Focus Izalco Max Disc, le meilleur du disque !

Pour le moment, l'essai permettait de déterminer si ce Focus tenait sa promesse d'offrir efficacité au pédalage et en descente avec un freinage puissant, sûr et constant.

Pour une bonne compréhension des termes utilisés, vous pouvez vous reporter à notre dossier : Les composants d'un vélo de route

Vélo de route : Rendement, légèreté et disques ?

Les vélos de route avec freins à disques font l'objet de beaucoup de débats entre ceux qui n'y voient que le côté marketing et ceux qui estiment qu'il s'agit là de l'avenir. Après avoir équipé une majorité de vélos « Endurance », les modèles « Performance » tendent à devenir de plus en plus fréquents, même si tous les fabricants n'en ont pas encore à leur catalogue.

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Focus, avec son haut de gamme Izalco Max qui équipe les professionnels d'AG2R – La Mondiale, possédait déjà un cadre performant et très léger (annoncé autour de 750 grammes en petite taille) mais la marque a dû procéder à quelques aménagements pour tenir compte des contraintes liées aux disques :

• les bases ont été rallongées de 10 mm.
• la fourche a été renforcée.

Pour le reste, les géométries sont identiques et la marque allemande met en avant une rigidité constante, de la plus petite à la grande taille.

Sur le plan de l'équipement, le vélo offre un mix entre Shimano Dura-Ace (transmission) et le niveau Ultegra (système de freinage et manettes RS805,  cassette) avec des disques en 160 mm à l'avant et 140 mm à l'arrière. Les roues proviennent du catalogue DT Swiss avec les R23 DB Tubeless Ready. Les axes sont traversant, a priori un gage de rigidité à ce niveau. La tige de selle puisée dans la banque de composants maison, est « ouverte » sur le haut et en diamètre 27,2 mm, ce qui a priori doit soigner le confort par une plus grande flexibilité.

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Premières impressions Focus Izalco Max

A la sortie du carton, on découvre un vélo à large dominante noire mate, associée à des liserés bleus plus que discrets. Le résultat peut laisser sur sa faim : mais pourquoi le marquage Focus n'a-t-il pas été fait dans le même coloris bleuté que les liserés plutôt que noir brillant sur fond noir mat ? Au final, le vélo peut paraitre un brin austère !

Ce Focus Izalco Max a été testé sur environ 1500 km en cette fin d'hiver/début de printemps. Au menu des sorties, des terrains plats à vallonnés ainsi que la cyclosportive la Corima Drôme Provençale qui a constitué le terrain de jeu le plus exigeant auquel a été confronté le vélo. Du fait de la période, il n'a pas encore été possible de confronter le vélo à la haute montagne. Mais des ajouts pourront être faits à ce test, en accord avec la réception de roues plus légères.

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Précisons également que le montage d'origine a subi quelques modifications, comme en attestent les photos, pour retrouver des repères habituels en termes de position, de confort et de longueur de manivelles : La selle Fizik Arione d'origine a laissé la place à une selle Ax Lightness Endurance, à la fois confortable et parmi les plus légères du marché avec 77 grammes sur la balance pour cet exemplaire.

Le pédalier FSA SLK Light en 175 mm a été remplacé par un Rotor 3D+ en 177,5 mm. Les dentures 36/52 ont été conservées mais des plateaux ovales Rotor Q-Rings ont été placés. Accessoirement, une cassette en 11/23 a été utilisée principalement car le relief rencontré n'a pas encore justifié l'utilisation d'une 11/28.

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Tenir compte de la géométrie

La position que j'utilise habituellement a été reportée au plus près possible, après quelques tâtonnements et cette expérience peut servir à d'autres cyclistes ayant jeté leur dévolu sur cet Izalco Max. En effet : Pour une hauteur de douille recherchée (190-200 mm dans ce cas), le tube supérieur est plus long d'un cm environ qu'à l'accoutumée.

L'angle de selle est relativement relevé, ce qui provoque une augmentation de l'allongement total pour retrouver ses repères – car il est nécessaire de reculer davantage la selle. Les poignées Shimano pour disques sont plus longues que les standards habituels. 

Il a donc fallu se rendre à l'évidence et choisir une potence bien plus courte (110 contre 130 mm) que sur les repères connus. Nous verrons que sur le plan dynamique, ce choix a été le bon. Ce principe est donc très certainement valable pour tous, sauf à vouloir singer les professionnels qui ont tendance à choisir de tous (trop ?) petits cadres.

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Attention au choix des pneus

Le vélo a étonnamment été livré avec un pneu arrière (Schwalbe One) en 23 mm alors que tous les tests récents s'accordent à dire que d'une part le rendement est meilleur en 25 mm et que d'autre part les disques nécessitent un meilleur grip. Après 500 km parcourus dans cette configuration, le pneu avant d'origine (lui en 25 mm !) a été mis à l'arrière et un Specialized S-Works en 26 mm a été monté à l'avant.

La conséquence immédiate a été sensible sur le plan du confort ainsi que pour l'assurance en descente avec le pneu S-Works qui donne un excellent toucher de route du fait de son profil très rond et progressif. Son grip est par ailleurs excellent et permet de prendre davantage d'angle dans les virages.

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A l'aise au pédalage

Bien posé sur mes appuis par rapport à mes références habituelles, le rendement de cet Izalco est excellent. Sur le plat, la vitesse peut s'entretenir de manière aisée, bien aidé par l'inertie des roues. Dans ces conditions, le vélo se révèle déjà reposant et stable, laissant entrevoir une bonne répartition des masses entre l'avant et l'arrière et une géométrie équilibrée.

Dans les bosses, le cadre ne se montre pas totalement inflexible et garde un fond d'élasticité qui permet d'utiliser une large palette de cadences de pédalage (alors qu'en montée un vélo trop rigide n'aurait été efficace qu'avec une cadence haute). Même sur les passages en force de manière exagérée, je n'ai pas eu l'impression de buter sur le cadre. A fréquence optimale, que ce soit bien calé sur la selle ou en danseuse, le vélo reste suffisamment nerveux sans être exigeant. A une nuance près : lorsque la vitesse chute brutalement en arrivant dans un passage pentu après une vitesse élevée sur le plat. Ici, clairement les roues se montrent trop lourdes et relancer l'allure peut devenir plus exigeant. Au contraire, au train et pour des pentes moyennes, le cadre semble « effacer » les 1750 grammes de la paire de roues.

A noter que je n'ai pas eu le moindre souci de frottement des disques sur les plaquettes !

A l'aise en « plongeant »

En descente, le vélo est un vrai régal : stabilité impressionnante à haute vitesse tout en offrant une grande précision dans les passages lents comme les épingles. En plus de la « magie » d'une bonne géométrie comme ici, le fait d'avoir un cadre « long » accentue certainement le phénomène de stabilité par l'allongement de l'empattement (du fait d'une plus grande taille). Ce phénomène aurait pu entrainer un côté « pataud » au vélo, ce qui n'est absolument pas le cas.

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Les trous et bosses semblent également bien effacés par le cadre alors que sur les petits chocs et vibrations, le confort n'atteint pas celui d'un titane ou de cadres carbone « Endurance ». L'impact de la tige de selle « dédoublée » en 27,2 mm ne parait donc pas très significatif. Après quelques descentes, la confiance vient d'autant plus facilement que le freinage se montre redoutable : il est possible de freiner bien plus tard que ses compagnons de sortie ou ses adversaires. Un vrai atout pour doubler avant une épingle !

De même, grâce à la stabilité du vélo et au freinage qui s'effectue au niveau de l'axe de rotation de la roue, un ralentissement léger en virage peut plus facilement s'envisager et déséquilibre d'autant moins le vélo ! Que dire de l'utilisation sous la pluie, configuration où le freinage n'est quasiment pas affecté, sous la réserve évidente que l'adhérence au freinage permet de retransmettre la puissance du freinage. Si cela demande un peu d'habitude pour mes 72 kg, des gabarits très légers doivent se montrer encore plus vigilants.

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A l'issue de ce long essai, le vélo se révèle parfaitement adapté à un usage montagne. Pour le moment il ne permet pas de s'aligner sur des courses de fédération alors que le règlement des organisateurs de cyclosportives ne précise généralement pas ce point.

Pour une utilisation en plaine, en région moyennement vallonnée et/ou sur le sec exclusivement, l'apport des disques semble intéressant pour le « confort » mais n'apparait pas évident sur le plan de la performance. Surtout qu'il est nécessaire de tenir compte du poids supplémentaire et de l'entretien plus suivi sans compter l'absence de compatibilité avec du matériel existant pour les vélos traditionnels.

Abstraction faite de ces aspects valables pour tous les vélos de route à disques, le Focus Izalco Max disc s'est montré extrêmement efficace là où il était attendu. La polyvalence de son cadre ne le destine pas uniquement à une élite en mal de rendement exclusif. Quel que soit le terrain et la déclivité, il répond présent et la qualité du freinage finit par en faire la machine dont on peut rêver pour une utilisation orienté vers la recherche de dénivelé. Pour enfoncer le clou, le prix demandé de 4300€ est même très bien placé dans sa catégorie. Le cadre est disponible de la taille XXS à XXL.

Dossier : Freins à disques hydrauliques pour le vélo de route

Au catalogue Focus, ce même cadre peut être équipé d'un ensemble Sram RED associé à des roues bien plus légères (Zipp 202) mais les 1900€ supplémentaires exigés ne semblent pas justifiés. Il est probablement préférable de mettre cette somme dans une seconde paire de roues très performante pour les beaux jours et les objectifs.