Essai roues de vélo carbone Asterion
Il est possible d'affirmer que les roues Asterion sont à la fois nerveuses et rigides, une dualité difficile à atteindre. Par leur polyvalence entre rigidité, comportement à basse vitesse en col et tenue en descente, ces roues pourront satisfaire un large éventail de cyclistes, du coursier sprinter au cyclosportif en montagne.
La société ASTERION
ASTERION est un fabricant de roues Français, basé près de Lyon. Cette structure est née de la passion pour les roues de Benoît Stupici qui avait fondé BeST Wheel en réalisant déjà des montages haut de gamme à la carte, que ce soit pour le VTT ou la route.
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Gammes de roues vélo
Pour la gamme route, nous distinguons 3 familles de modèle, du moins cher au plus cher :
- Accessium : roues en aluminium (prix moyens autour de 500€) et également en carbone boyaux de qualité légèrement moindre que sur le reste de la gamme (plus lourdes de 80 g la paire en 38 mm que les Asterion et sans le traitement spécifique de la piste de freinage) mais à moins de 1000€ la paire.
- Asterion
- Ultimate : Très haut de gamme à plus de 2000€ la paire. Toutefois les composants de grande qualité les maintiennent à moins de 1 kg sur la balance.
Dans le cadre de notre test, nous avions à disposition le cœur de la gamme - nommé Asterion - avec des roues à environ 1400€ la paire en carbone à boyaux. Le profil retenu est de 38 mm à l'avant et de 50 mm à l'arrière. Si Asterion monte en général ses roues avec ses propres moyeux, développés à partir d'un cahier des charges bien précis, la paire essayée ici utilise des moyeux très légers de la marque Tune.
>> Dossier : Roues de vélo carbone : les profils de jante
La technique
La finition est bonne alors que le monteur ne cache pas la provenance asiatique de ce modèle de jantes (Moyeux, rayons et écrous étant produit en Europe de l'Ouest chez Tune et Sapim). A noter que toutes les jantes Asterion ne viennent pas d'Asie. L'alu à pneu de route (la Silver Race 22) est produite en Europe de l'ouest ainsi qu'en VTT sur certains modèles (y compris en carbone sur un modèle à venir).
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La surface de freinage légèrement travaillée indique que cet aspect n'a pas non plus été négligé. Ici encore, une modification a été faite sur les séries 2012 avec une surface de freinage supposée plus performante encore, sur le mouillé notamment. Et ce même si, de l'aveu du fabricant « il reste toujours préférable d'utiliser des roues en alu en cas de course sous la pluie, là où il n'est pas toujours possible d'anticiper son freinage. »
Ce qui étonne le plus est le rayonnage arrière. En effet, celui-ci est contraire à l'habitude avec un montage radial côté cassette et croisé côté opposé à la cassette. Selon Benoît Stupici, le monteur, ce choix est délibéré :
Ce qu'il faut comprendre c'est que sur une roue de route légère c'est la rigidité latérale qui est très souvent le facteur limitant. Bien plus que la rigidité en torsion (transmission du couple de pédalage). J'ai corrélé mes tests terrains et mes tests labo (sur banc) et c'est en tout cas mon constat pour les différentes configurations testées.
Du coup pour améliorer la rigidité latérale sans alourdir la roue (donc sans utiliser plus de rayons, ou sans utiliser des jantes plus rigides, ou encore sans utiliser des rayons plus gros), il faut augmenter l'angle des rayons (augmenter le « parapluie ») du côté le plus critique.Le côté le plus critique est celui côté cassette à l'arrière (celui où l'angle des rayons est le plus limité à cause du corps de roue libre). C'est donc cet angle qu'il faut maximiser.
Or le rayonnage qui donne l'angle le plus important de ce côté (côté roue libre donc) est un rayonnage droit avec coude du rayon du côté externe. En prime comme les rayons sont très courts (car non croisés), ils sont encore plus rigides, ce qui fait gagner encore plus de rigidité latérale.
Reste que pour transmettre le couple de rotation (couple de pédalage), il faut quand même que certains rayons soient croisés. Je croise donc le côté le moins critique en termes de géométrie, c'est à dire le côté gauche. Le croisement fait « perdre » un peu en angle des rayons (parapluie), mais de ce côté de la roue on a de la place pour compenser cela avec l'écartement du flasque (écartement qui n'est pas limité par l'emplacement de la roue libre !).
Seule contrainte de ce système : le moyeu doit être prévu (ou modifié) pour supporter la transmission du couple de pédalage à travers le corps du moyeu (donc du corps de roue libre au flasque gauche qui se trouve à l'opposé).
Le profil 50 mm à l'arrière et 38 mm à l'avant a été choisi pour des raisons de polyvalence. En effet, avec un tel montage le comportement recherché est le meilleur compromis pour différentes terrains allant du plat à haute montagne. C'est-à-dire une rigidité importante à l'arrière - sans augmenter le poids de façon trop importante - et à l'avant un profil qui rend la roue légère, suffisamment maniable dans les descentes sinueuses en montagne et peu sensible au vent.
L'ensemble a été pesé à environ 1150 g, une vraie performance dans cette catégorie de prix, surtout et encore une fois par rapport au profil. A signaler que la jante arrière fait environ 370 g et l'avant 310 g. A rapprocher des 330 g d'une jante Lightweight Standard (en 53 mm) qui fait office de référence parmi les roues hautes performances en carbone.
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Le comportement routier
Les roues ont subi environ 2000 km et ont été testées principalement sur des cyclosportives de montagne, ainsi que sur quelques entraînements. Sur les épreuves cyclosport, les contraintes du terrain sont telles qu'il est difficile de trouver les roues parfaites.
Car il faut tout à la fois une faible inertie dans les pentes à 10%, une grande rigidité pour les fortes relances ainsi que pour les descentes, mais aussi une rigidité qui ne rende pas la roue inerte lorsque la fatigue se fait sentir. De même le freinage doit être à la hauteur sous peine de devoir laisser filer ses compagnons en roues alu dans les descentes.
>> Dossier : Quelles roues choisir pour votre vélo ?
Au final, les roues n'ont pas été ménagées entre les montées abordées au maximum du potentiel du moment et les descentes effectuées le plus rapidement possible. Dans ces conditions il n'est pas toujours possible de choisir sa trajectoire sur les rainures de route et autres nids de poule.
Le bilan de fiabilité est remarquable puisque aucune intervention n'a été nécessaire pour retendre les rayons ou dévoiler les roues. A la fin du test les roues n'ont pas le moindre voile. Remarquable !
Avec des patins adéquats (Bontrager en liège dans le cas présent) le freinage n'a pas posé de problèmes, sur le sec du moins car sous le mouillé une anticipation sera nécessaire. Pas de miracle à ce niveau là avec des roues en carbone.
Les moyeux Tune, considérés parfois comme peu fiables ont tenu leur promesse, même s'il faudrait encore aligner les kilomètres pour se prononcer définitivement sur leur longévité. Seul défaut déjà relevé : ils « marquent » au niveau du corps de roue libre. On sait cependant que le fabricant Tune (c'est aussi le cas de DT Swiss et en général de tous les constructeurs fabriquant des corps de roue libre en alu) affirme qu'une fois que l'alu est « tassé », il devient plus dur (dense) localement, et les marques ne progressent pas dans le temps. Il faut juste limer légèrement les bavures pour faciliter le démontage / remontage de la cassette. Un serrage au couple recommandé (40 Nm) limite en général l'apparition ou l'importance de ces marques. Si ce couple n'est pas respecté (serrage insuffisant notamment), la situation a tendance à s'aggraver.
Des roues dynamiques
Mais plus que la longévité ou l'esthétique c'est sur le comportement dynamique que les roues étaient attendues. Disons le tout net : elles n'ont pas failli. Lorsque la forme est là, elles permettent de retransmettre toute la puissance du cycliste au sol, avec une rigidité importante mais pas excessive, comme cela est parfois le cas sur des « barres à mine ». C'est un vrai plaisir de rouler avec et le gain par rapport à des roues en aluminium haut de gamme est réel.
Signalons aussi ici l'importance du rendement des boyaux : avec des enveloppes Veloflex (Extrême et Carbon) le mariage est très réussi. Si les jambes commencent à faiblir et que le compteur se rapproche dangereusement des 10 km/h les roues ne pénalisent pas.
>> Dossier : Boyau vélo : rendement optimal pour le cyclisme !
Il est possible d'affirmer que les roues sont à la fois nerveuses et rigides, une dualité difficile à atteindre. Par leur polyvalence entre rigidité, comportement à basse vitesse en col et tenue en descente, ces roues pourront satisfaire un large éventail de cyclistes, du coursier sprinter (qui choisira peut-être un profil encore plus haut sauf en cas de vent fort) au cyclosportif en montagne qui ne devra pas craindre le profil de 38/50, tout à fait polyvalent ici. Enfin, il faut mettre en avant le rapport qualité/prix des roues, surtout par rapport aux roues comparables montées des grandes marques qui s'échangent contre un montant bien supérieur.
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